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Critique de Fuyating


Waou je ressors complètement sonnée de cette lecture qui va me marquer pendant de longues années je pense.

Je découvre l'auteur avec ce dernier opus d'une trilogie. Même si je n'aime pas commencer une série dans le désordre, cela n'a pas entravé ma compréhension des personnages et de leur passé.

Commençons par la forme, (je garde le plus puissant pour la fin). J'ai été surprise par le style de Benjamin Dierstein, alternant entre des phrases courtes et d'autres beaucoup plus longues, de nombreux sigles, du langage parfois très oral, des phrases non terminées, mais j'ai finalement été très vite happée. le sujet, extrêmement difficile a été porté par une plume incisive. Certaines phrases sont répétées, tournent en boucle dans la tête de Prigent par exemple, et cela est très représentatif de son état d'esprit. Les phrases courtes donnent e.core plus de puissance aux propos, elles dont percutantes.

Concernant le fond, j'ai été glaçée, écoeurée, outrée, mortifiée et scandalisée tout au long de ces 820 pages. Je suis encore abasourdie par la fin. Je suis donc passée par différentes émotions, mais toutes négatives. Attention aux âmes sensibles, l'auteur s'attaque ici à un sujet extrêmement horrible : la pédocriminalité. Je ne m'en remets d'ailleurs toujours pas. Certaines choses sont sous-entendus mais beaucoup sont quand même décrites et les détails sont insoutenables. Nous sommes entraînés dans une horreur indescriptible, qui nous fait perdre toute foi en l'âme humaine. Comment est-ce possible que de tels actes soient commis ? Et comment est-ce possible que les pires qui sont parfois aussi les plus puissants s'en sortent toujours ???

L'enquête est menée tant bien que mal (entravée par la corruption mais j'y reviendrai) par une équipe de la brigade criminelle, équipe un peu bancale, dans laquelle des tensions existent, mais qui fait malgré tout tout son possible pour résoudre l'enquête. Nous sommes notamment aux côtés de Laurence Verhaeghen et Gabriel Prigent, tous les deux cabossés par la vie, le deuxième d'ailleurs brisé par la disparition de sa fille six ans plus tôt. Ils ne sont pas du tout à l'image des héros, grossiers souvent, borderlines parfois (j'ai l'impression qu'ils adorent cogner des têtes sur les murs), ils ont leurs propres façons de faire, plus ou moins légales.

J'ai trouvé que la police en prenait un sacré coup. Nous y voyons tous les travers, la corruption, le désir de ne pas froisser les politiques, de ne pas faire de remous dans les journaux, quitte à arrêter parfois une enquête sur des personnes trop sensibles. J'ai été écoeurée par cet aspect-là, où le principal est de sauver son poste ou sa carrière coûte que coûte. Et je ne savais pas que la sphère des politiciens influencait à ce point la police. L'auteur a en effet posé comme contexte l'élection à la présidence d'Hollande avec toutes les magouilles qui s'en sont suivies, les luttes entre la droite et la gauche, le désir de créer ou de mettre en lumière tel scoop pour nuire à l'autre parti. La corruption et la noirceur est vraiment dans toutes les strates de la société.

Roman qui m'aura donc profondément marquée et dans lequel je découvre tout un monde paralllèle dont on aimerait croire en l'invention par l'auteur mais qui est bien réel. Je suis écoeurée par ce que l'homme peut faire subir à des enfants, mais aussi outrée qu'avec quelques magouilles les délinquants peuvent s'en sortir, surtout s'ilz connaissent des puissants....

*Lecture dans le cadre du Prix pour le Meilleur Polar Points* #lecture10
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