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Critique de Le_chien_critique


Dans les salons bleus de la classe supérieure

Petite précision, la quatrième de couverture annonce "la Joconde a disparu" : non, le tableau a juste subi les outrages de l'eau et il est en rénovation. A moins que ce ne soit qu'un spoil outrancier ?
J'ai choisi ce livre pour son côté catastrophe, cela dure 3-4 chapitres très courts et basta. La quatrième de couv vous en fait un bon résumé. Si vous cherchez plus, cela va être difficile. Deux lignes parlent de la disparition des taxis et des VTC (les auteurs connaissent l'actualité !) et leur remplacement par des "taxis automatiques", comprenez sans chauffeur et autonome :
Et puis le gouvernement s'est exilé à Vincennes, l'Assemblée Nationale et le Sénat au château de Versailles et le 36 quai des Orfèvres a déménagé ! (Ceci dit, c'est d'actualité)
Je pensais lire un livre d'anticipation doublé de thriller policier, résultat anticipation et thriller sont aux abonnés absents. Reste le policier, pas si mal. le commissaire donc, tourmenté, torturé par la perte de sa femme et de son fils lors de la grande crue millénaire. Mais un bon flic à qui on ne la fait pas :
"François sait qu'elle ne lui dit pas toute la vérité. Il a une telle habitude de ces interrogatoires que le moindre frémissement sur un visage, les plus petites inflexions de la voix résonnent en lui comme des alarmes."

Les auteurs ont eu la bonne idée de lire J'écris du polar aux éditions Pour les nuls et ont ajouté une journaliste. L'inventivité ici, pas une journaliste d'investigation, mais une journaliste politique chargée de couvrir les meurtres ( ! ). Bien entendu, "elle a des yeux verts immenses " et elle est belle à couper le souffle. Vont-ils faire Crack crack boum uh ?

Quelques pépites : le commissaire se fait estourbir durant son enquête, il ne cherche pas plus loin les raisons de ce guet-apens et va draguer une midinette dans un troquet, et c'est tout. Oui, il est encore un plein deuil, il en fait des cauchemars chaque nuit, mais dès qu'il voit une demoiselle, les belles seulement, son petit coeur palpite. On a fait plus réaliste pour dire "faire son deuil".

Les auteurs ne se trompent pas sur le côté bancal, ils expliquent de temps en temps la psychologie de leurs personnages ou l'anticipation alors que le lecteur avait compris 50 pages plus en avant. Et cela de manière - très - appuyée.
"François ne croit plus à rien ; plus à l'amour, plus au bonheur, il ne croit plus qu'à la disparition de son épouse et de son fils. Il sent pourtant que cette femme l'attire, par sa beauté d'abord, il ne peut le nier – personne ne le pourrait –, mais aussi par sa force, sa capacité à surmonter les épreuves pour aller au combat, encore et toujours, rester debout. Cette qualité qu'il pensait avoir perdue et qui semble à nouveau l'animer depuis qu'on lui a confié l'enquête. Chloé, quant à elle, sent que ce type malheureux, distant, parfois cruel n'est plus que l'ombre de ce qu'il a été. Mais, elle ne sait pas pourquoi, elle lui trouve un charme déroutant. Sans doute parce que les mâles qu'elle croise sont le plus souvent si bouffis d'orgueil qu'ils se ressemblent tous, leur personnage public niant toute trace de sensibilité, et parfois même d'humanité. Elle est intriguée par cet homme qui souffre. Mais elle est aussi effrayée, à la fois par cette attirance soudaine et par l'abîme de clichés que véhicule un sentiment aussi commun."

Tout cela reste bien caricatural : les politicards sont tous pourris, ne pensent qu'à leur carrière, le flic dépressif, la belle journaliste, le métro et ses secrets, les cultureux pédants, les célébrités n'ayant que deux mots en tête, sexe et drogue (pas de rock n roll, désolé)
Je pense pareil des politicards et du milieu culturel, mais tout cela manque un peu de raffinement.
Les auteurs tentent de parler des sujets d'actualités comme les réfugiés et le FN, mais bon tout cela manque de développement, et c'est amené au bulldozer.

Côté positif, ça se lit très vite.
Et assez étrangement, on a envie de connaitre le fin mot de l'histoire.
Je n'oublies pas non plus un revirement vers la fin du livre qui m'a grandement surpris au vue de l'ensemble. (Sur la 4ème de couv, je suis sûr qu'ils ont mis "Le Game of Thrones du milieu culturel" en se basant sur ce seul élément !)

Ceux qui n'ont jamais lu d'anticipation, de SF et de thriller pourront, peut-être, y trouver leur bonheur.
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