AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bookycooky


Mozess, le petit cireur d'Abobo Marley, quartier dangereux d'Abidjan n'a qu'un seul rêve, Bengue*. L'aîné de six enfants, il galère pour économiser de l'argent pour pouvoir s'y rendre . Sauf qu'il est mineur, et aidant financièrement sa mère et ses frères et soeurs il n'arrive pas à mettre de l'argent de côté . Sa mère qu'il adore est une femme mal aimée dans un foyer polygame avec un mari violent , agressif , toujours prêt à l'humilier. Quand à son père, ce dernier l'a renié . Mais c'est sans compter que Mozess a une volonté et énergie de fer qu'il va déployer pour s'en sortir à tout prix. Dans un pays où suite à des retournements politiques un vigile des docks peut devenir un richissime homme d'affaire en quelques années, les occasions ne vont pas manquer à notre Mozzzzz,...... Avec la chance qui lui sourit puis le lâche constamment et dont il en est partiellement responsable, le rêve de Bengue va s'éloigner peu à peu. Mozess de Bengue est rebaptisé Mozess La Galère.....re- rebaptisé Mozess le Diabolique.....pour finalement en revenir à son rêve de Bengue.....

Des africains qui rêvent d'Europe ou d'Amérique est un sujet fréquent dans la littérature africaine, comme le bordel économique et sociale qui y règne avec les gouvernements corrompus, souvent des dictatures que ces pays changent comme des chemises. Donc nous sommes ici en terrain connu. Alors d'où vient le charme de ce livre ? de son héros, dont on suit le parcours de combattant à partir de ses dix ans pendant plus deux décennies, un garçon extrêmement touchant. Petit il se bat pour offrir un jour à sa mère le pèlerinage à La Mecque, plus tard en soldat de la rébellion, ou en “général “, il garde intacte son côté humain et attachant, et son lien très fort à sa mère et une de ses soeurs.
Un parcours de combattant est aussi celui du jeune écrivain ivoirien Yaya Diomandé qui à presque 30 ans, bien que surdiplomé vivote à Abidjan de boulots passagers de traducteur. Grand lecteur et écrivain depuis longtemps, son manuscrit refusé dans son pays n'a pu être édité que grâce au prix Voix d'Afriques, mis en place par les éditions JC Lattès et RFI, qu'il vient d'ailleurs de remporter parmi 372 manuscrits reçus. C'est un premier roman pas extraordinaire ni dans le fond ni dans la forme, mais une lecture émouvante écrit avec le coeur. Il mérite vraiment un détour même si vos Pals croulent comme les miennes, et j'espère que vous serez nombreuses et nombreux à le lire.


*bengue est le terme consacré en Côte d'Ivoire, pour dire qu'on est passé au nord, au pays des Blancs.
Commenter  J’apprécie          710



Ont apprécié cette critique (62)voir plus




{* *}