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Critique de Msomaji


La première partie du roman est bien faite et intéressante. Elle apparaît comme le récit de vie d'un jeune homme issu d'un quartier populaire d'Abidjan. La forme du récit colle parfaitement à l'histoire de ce gamin qui n'a pas froid aux yeux. Mais ensuite le gamin en question est happé par la grande histoire et on le retrouve enrôlé dans l'opposition armée durant la guerre civile ivoirienne. Toute la faiblesse stylistique de l'auteur se révèle alors. Ce n'est plus un roman mais le récit d'un Ivoirien qui maîtrise mal son écriture. On passe sur des évènements en quelques paragraphes alors qu'ils auraient demandé de longs développements. Toute la partie sur la guerre civile en Côte d'Ivoire devrait être le sujet d'un autre roman et Yaya Diomandé aurait dû s'en tenir aux tribulations de son personnage dans la jungle urbaine qu'est Abidjan. Mais Diomandé a décidé de tout raconter et c'est la raison pour laquelle il nous sert en finale un assez long développement sur la migration clandestine vers l'Europe. Là encore, c'est le sujet d'un autre roman. Yaya Diomandé n'a en tout cas pas la maîtrise stylistique pour faire tenir ensemble trois thématiques – la vie urbaine d'un garçon pauvre, la guerre civile et la migration – en un seul roman. Quoi que laisse entendre l'éditeur à la fin du livre, Diomandé n'est pas une nouvelle voix de la littérature africaine. L'éditeur, plein de bonnes intentions, aurait été bien inspiré de faire un travail d'éditeur, c'est-à-dire inviter Diomandé à reprendre son texte et à s'en tenir à la première problématique qui est bien traitée. La quatrième de couverture nous parle de « énergie vitale contagieuse, une odyssée moderne renversante, la découverte d'une voix magnifique ». Cela a beau être une quatrième de couverture, c'est-à-dire un argument publicitaire, je ne sais pas s'il faut en pleurer ou en rire.
Il faut dire que créer un prix littéraire ayant 30 ans pour limite d'âge, c'est se fermer à tous les vrais écrivains qui émergent entre 40 et 50 ans et confirment leur talent après la cinquantaine. L'Afrique ne doit pas manquer de femmes et d'hommes férus de littérature mais qui n'arrivent pas à trouver d'éditeurs locaux et parviennent encore moins à toucher les éditeurs européens. Évidemment les organisateurs du prix, s'il mettait la limite d'âge un peu plus haut, aurait à gérer des milliers de manuscrits. Peut-être qu'à l'avenir, ce prix mettra en avant des Africains ayant étudié la littérature et étant capables de bâtir un roman qui respecte les exigences de cette forme. Diomandé en est très loin.
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