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Critique de motspourmots


Comment faire toucher du doigt la complexité du monde actuel sans s'encombrer de démonstrations aussi longues qu'illisibles ? En choisissant le roman, pardi ! Parce qu'un bon roman vaut mieux que tous les longs discours.
Et c'est un roman "monde" que nous offre Cyril Dion. Un premier roman très maîtrisé à travers lequel il propose quelques clés de compréhension des colères qui transforment notre terre en un vaste terrain de guerre. Cofondateur avec Pierre Rahbi du mouvement Colibris, l'auteur puise dans cet engagement une inspiration qui irrigue son propos qui prend appui sur les liens qui relient les hommes entre eux aux quatre coins de la planète. A la suite des personnages qu'il campe avec un réel savoir-faire et une belle dose de réalisme, l'auteur offre un terrain d'observation à plusieurs niveaux. La Palestine vécue par Nadr et Kahlil n'a pas le même aspect que celle que Fernando Clerc dessine par le biais de chiffres, de graphiques et d'analyses statistiques pour le Fonds dont il est l'employé, un organisme chargé de distribuer crédits et aides aux nations en développement. Entre les deux frères, pourtant élevés ensemble, les visions diffèrent également. Question d'influences. Kahlil se laisse embrigader par les jihadistes tandis que Nadr, plus pacifiste cherche à l'empêcher de commettre l'irréparable.
Le livre de Cyril Dion commence par deux magnifiques pages, une mère et son enfant nouveau-né, à peine le temps de se découvrir avant l'arrachement... Comme l'annonce du destin de l'humanité.
Fernando Clerc va être brutalement confronté à la réalité du terrain, Amandine a choisi de vivre à l'écart du monde afin de se préserver de sa brutalité, Nadr croit encore qu'il est possible de changer le monde... Cyril Dion orchestre un vaste ballet contemporain dans un monde où les êtres se désolent de leur propre humanité.
L'un des premiers romans remarquables de cette rentrée. Brutal et poétique. Tragique et utile.
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