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Critique de palamede


Incantatoire, itérative, douloureuse, lancinante, est la complainte d'Alfa pleurant Mademba, mort sur le champ de bataille. Nous sommes pendant la Première Guerre mondiale, les deux amis se sont engagés aux côtés de leurs frères tirailleurs sénégalais. Dans la grande boucherie, parce que Mademba est mortellement blessé, Alfa perd la raison dans son refus d'achever son presque frère. Il tue désormais comme « un sauvage », mutilant l'ennemi aux yeux bleus, en un rituel sacrificiel. Ainsi sorcier maléfique pour ses camarades, craint pour sa force et sa déraison, Alfa est éloigné à l'arrière, où âme égarée sans fin il devient son seul véritable ennemi.

N'aura-t-on jamais fini d'écrire sur le mal absolu de la guerre qui tue et rend fou ? Non probablement, et c'est nécessaire car la mémoire des hommes est courte. Ici David Diop, dans un chant prégnant et beau (si ce n'est l'abus de la répétition, donnant parfois un sentiment de lassitude), rend un hommage à nos frères noirs — près de 200 000 Sénégalais des troupes coloniales, engagés dans une des guerres les plus absurdes et meurtrières.
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