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Critique de Pois0n


S'il fallait illustrer le proverbe « le voyage compte plus que la destination » avec un livre, « Les chercheurs d'os » conviendrait merveilleusement bien. La quête du squelette est en effet certes l'objectif du road-trip du narrateur (non nommé), mais pas le sujet du livre. le sujet du livre, c'est l'Algérie rurale, avant, pendant et après l'occupation des colons français. La guerre n'est vécue que de loin, avec au plus un villageois qui prend le maquis de temps en temps. La colonisation, en revanche, avec ces militaires qui s'accaparent les terrains qui leur chantent, cloîtrent les villageois chez eux et construisent une école pour transmettre leur culture à la place de celle des locaux, on y assiste en premières loges aux côtés du héros. Heureusement qu'avant, on a vécu le début du périple, dans une Algérie qui célèbre encore sa liberté retrouvée. Mais au prix de nombreuses vies, parfois à peine adultes, comme ce fameux frère qu'il faut aller chercher.

« Attends, tu lis ça, toi ? » Yep. que voulez-vous, je l'ai trouvé en boîte à livres et le résumé titillait ma curiosité. Je n'étais pas sûr d'aimer, mais la plume de Tahar Djaout est assez accrocheuse, certes parfois un peu lourde mais jamais indigeste. L'auteur maîtrise l'art d'évoquer avec retenue, pudeur, même, des faits extrêmement graves, grâce au point de vue innocent de son narrateur, qui devine certaines choses mais ne voit et ne comprend pas tout. le roman est également construit de sorte à empêcher la lassitude : d'abord le début du voyage, puis un flash-back narrant l'occupation, et enfin l'aboutissement de la quête, rapidement expédié.

« Les chercheurs d'os », c'est donc un road-trip (avec tout ce que ça implique : traditions, lieux, impressions du narrateur) et des souvenirs d'enfance, qui l'air de rien te parle de la colonisation et de la guerre certes sans images choc, mais d'une façon beaucoup plus intimiste.
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