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Critique de Ashlie


Le coeur en miettes. En colère je suis...

Ce livre nous transporte en Iran, là où les femmes ne sont considérées qu'à moitié, voire pas du tout. La ou le voile est symbole de l'enfermement de la femme privée de la liberté individuelle.

Charlott Djavann, une écrivaine iranienne engagée, arrêtée à l'âge de 13 ans pour avoir manifesté contre les mollahs, puis exilée à Paris écrit ce qui la blesse et la révolte. Un texte a vif.

Ce livre est un cri pour dénoncer la malédiction de naître femme en Iran, de naître dans un corps qui n'a pas un gros paquet entre les deux jambes. Même les enfants ne sont pas épargnés, mariées de force avant même de voir apparaître leurs premières règles…

"Naître fille dans ce pays est un crime en soi. Vous êtes coupable parce que pas mâle. Et vous êtes pute parce que fille. Alors autant l'être pour de bon. Une fille peut être vendue moins cher qu'une vache."

C'est l'hypocrisie d'une société où la femme ne doit pas montrer sa féminité, sa peau, mais les hommes, eux, peuvent les violer, les agresser.

Les prostitués ? Les hommes ont même le droit de les éliminer, les effacer à tout jamais. D'ailleurs, ils sont même considérés comme des héros par le peuple d'avoir « nettoyé les rues de cette souillure. »

À travers ce livre, Chahdortt Djavann, je cite : écrit noir sur blanc que ces femmes n'étaient pas des souillures, que leurs vies n'étaient pas condamnables, et que leur sang n'était pas sans valeur. Qu'elles méritaient la vie et non pas la mort. Qu'elles n'étaient pas la honte de la société. Qu'elles n'étaient pas coupables, mais des victimes assassinées. Des femmes mal nées, malmenées, mal loties, des femmes fortes, des femmes fragiles, vulnérables, sans défense, des femmes meurtries. Des écorché vives d'une société hypocrite, corrompue, et surtout criminelle jusque dans sa pudibonderie. Une société qui réprime, étouffe, pend, lapide, assassine sous le voile. L'auteure ne cherche pas à les décrire ni comme des anges, ni comme des putins, ni comme des pures victimes. Mais comme des femmes. Des Femmes Étonnantes. Et ce livre sera leur sanctuaire.

Pour celles et ceux qui souhaitent ouvrir ce livre, vous serez prévenu… C'est cru, trés cru... et la lecture est éprouvante. le livre refermé, je pense encore très fort à ces femmes, je ne vais jamais les oublier… Ces femmes si entières, et la colère me colle à la peau.

« Les putes voilées n'iront jamais au Paradis ! » est un livre violent qui n'épargne pas les lecteurs et lectrices qui relatent des faits réels dans des pays qui prônent une religion censée appeler le respect. Une ironie difficile à percevoir, car elle ne se limite pas qu'à l'Iran.

Brûlant d'actualité, aujourd'hui, en Iran, elles se lèvent, manifestent et se mobilisent derrière la même revendication : faire tomber le régime. Un régime qui a pour première cible les femmes.

Chahdortt Djavann a réussi avec brio à faire parler ces femmes réduites au silence.
Nous faisons toutes et tous partie de la même Planète, nous sommes donc tous concernés.

Dans toute époque et dans tout pays, toutes les femmes sont courageuses.
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