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Critique de Toots4ever1


« 37,2 le matin » c'est l'histoire d'une passion et d'une irrémédiable fuite en avant, vers un amour impossible. C'est l'histoire d'une envie, d'un BESOIN (…de Vie : 37° 2 est le léger train de fièvre lié à l'ovulation) et d'un refus. Refus de l'immobilisme, de la fatalité et de la vie minable que le narrateur accepte, par une paresse qu'il se plait à penser être une philosophie ; jusqu'au jour où… Betty débarque.
Betty c'est la force de la Nature : un raz-de-marée, un cataclysme, une bombe qui va littéralement dynamiter la petite existence pépère du narrateur anonyme* et fataliste.
Betty, c'est LE coup de foudre qui tombe sur l'homme d'abord, puis sur sa maison.
Amoureuse illuminée et quasiment fanatique, elle embrase tout sur son passage et embarque l'écrivain — qui s'ignore — vers la (vraie) vie à laquelle elle aspire.
Hypnotisé, incapable de contenir l'incendie, il la suit ; pour le meilleur et pour le pire.

« Moi la vie m'endormait. Elle c'était le contraire. le mariage de l'eau et du feu, la combinaison idéale pour partir en fumée. »

La passion qui les emporte et les dévore n'est pas sans rappeler Easy Rider ; road movie, quête éperdue et initiatique d'une liberté qui, ironiquement, se brise sur la morne réalité qu'on cherchait à fuir. On pense aussi à Icare que la Liberté grisa au point qu'il y laissa ses plumes…

« 37,2 le matin » c'est tout ça, mais c'est bien plus encore. Il y a l'écriture, incisive et maîtrisée, le style direct et brutal, avec ses punchlines qui vous cueillent comme des uppercuts, ce rythme soutenu, tant dans la langue, que dans le récit. Comment ne pas relever que ce style fera de Djian un écrivain connu et reconnu, comme le voulait Betty ?
« 37,2 le matin » c'est le roman d'une génération qui aura eu la chance de voir son époque marquée par ce couple mythique, interprété à l'écran par Jean-Hugues Anglade et Béatrice Dalle.

Je ne parlerai pas ici du film, que j'ai pourtant tant aimé; Babelio, c'est les bouquins !

« 37,2 le matin » c'est tellement de choses qu'il faut, de toute façon, se donner des limites si l'on veut en parler. Cette oeuvre est culte, elle appartient donc à tout le monde. Puisse « tout le monde » prendre le temps de se l'approprier, sans oublier l'ordre idéal : livre, PUIS film !

*Le nom de « Zorg » lui sera prêté par Beineix.
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