AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Enroute


André Gide, le premier de manière distincte, reprenant l'insertion d'un motif représentant un blason à l'intérieur du blason, mentionne la particularité de la construction en abyme. Celle-ci est, selon sa première définition, une réflexion totale de l'oeuvre même à l'intérieur de l'oeuvre.

Par la suite, Gide s'éloigne de cette définition et propose des réalisations hétéroclites qui permettent d'élargir la définition de la construction en abyme à l'insertion à l'intérieur d'un récit, d'un énoncé qui reflète totalement ou partiellement le récit où il apparaît. Dällenbach identifie trois possibilités de réaliser une réflexion : celle de l'énoncé, celle de l'énonciation (représentation de la production et de la réception de l'énoncé) et celle du code (évocation de la construction du récit, de ses structures).

Les réflexions sont de trois types : simple (réflexion d'une oeuvre), infinie (réflexion d'une même oeuvre) et aporétique ou spécieuse (réflexion de l'oeuvre en tant qu'oeuvre). Pour les réaliser, Dällenbach a repéré cinq modalités : fictionnelle (une citation, un résumé de l'oeuvre, une réduction de celle-ci), énonciative (présentification dans l'oeuvre de son producteur, l'auteur, de son destinataire, le lecteur, et/ou du contexte de la communication), textuelle (un assemblage de pièces articulées qui révèlent le code du récit), métatextuelle (mimer le texte par un énoncé pour mettre en évidence la structure de l'oeuvre), transcendantale (idem mais pour situer l'oeuvre dans un débat historique).

Ces cinq modalités sont susceptibles de réaliser les trois types de réflexions et, selon, reflètent l'énoncé, l'énonciation et/ou le code.

Ces éléments sont des outils d'analyse de la mise en abyme. du fait qu'ils supposent que le narrateur cherche à disparaître dans son récit, ils ne peuvent s'appliquer sans adaptation aux récits dans lesquels le personnage, le narrateur et l'auteur sont homologiques.

Pour mettre ses outils en pratiques, Dällenbach achève son texte par l'analyse de textes du "premier" Nouveau Roman, puis du "nouveau" Nouveau Roman. Il observe une importance de la mise en abyme de type I (simple) dans ceux-là et de type III (aporétique) dans ceux-ci, ce qu'il attribue au développement du Nouveau Roman en opposition à la valeur fictionnelle de la poétique qui le précédait.
Commenter  J’apprécie          00







{* *}