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Critique de moustafette


Ce livre est le récit de plusieurs mois de clandestinité vécus par une jeune journaliste féministe kurde dans son propre pays la Turquie. Zehra Doğan, condamnée à 2 ans et 10 mois de prison, pour un dessin puis pour avoir publié la lettre et la photo d'une fillette kurde de 10 ans. Elle est incarcérée une première fois pendant 141 jours au cours desquels elle mobilise ses codétenues pour la fabrication toute artisanale d'un journal illustré des oeuvres de Zehra. Car cette jeune femme de 28 ans, outre ses études de journalisme, est une artiste talentueuse et reconnue.

Remise en liberté provisoire dans l'attente de son procès, elle ne se rend pas à la confirmation du verdict de sa condamnation et se cache de Mars à Juin 2017. Elle est arrêtée le 12 Juin alors qu'elle tente de visiter sa famille. Elle est depuis détenue à la prison de haute sécurité de Diyarbakir, ville dont elle est originaire, au sud-est de la Turquie, à une encablure des frontières irakienne et syrienne. Cette fois, aucune autorisation de dessiner ou de peindre ne lui est donnée.

Pendant les mois de clandestinité, elle peint et témoigne de la guerre que mène l'état au Kurdistan turc. Elle vit plusieurs mois dans la ville de Nusaybin alors sous couvre-feu permanent et assiste, impuissante, à la violence, aux massacres de familles et d'enfants, à la destruction des maisons par les chars turcs, sans qu'aucun écho n'arrive à nos oreilles occidentales, ou alors sous forme de vagues communiqués de lutte antiterroriste.

Le magazine KEDISTAN et son association mènent une campagne d'information formidable ainsi que de soutien aux journalistes emprisonnés. On peut, par exemple, adresser des livres aux bibliothèques des prisons, des cartes postales aux détenus (modèles écrits en turc sur le site). Grâce à la complicité d'une éditrice, les oeuvres de Zehra Doğan ont pu sortir de Turquie et circuler en Europe. La seconde partie du livre les présente. Elles se sont arrêtées en Janvier en Finistère, au Dourduff en mer, où j'ai pu aller visiter l'exposition. J'allais dire admirer, tant le talent de Zehra est grand et percutant, mais ce verbe renvoie à la beauté et il est indécent de penser que la guerre puisse en générer. Par contre, la guerre génère du courage et Zehra Doğan n'en manque pas.

Photos et liens sur le blog.
Lien : http://moustafette.canalblog..
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