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Critique de Andromeda06


Antoine Diogène est un écrivain grec de l'époque romaine, auteur d'un récit de voyages fabuleux en 24 livres intitulé « Les merveilles d'au-delà de Thulé », qui ne nous est pas parvenu mais que Photius a retranscrit dans sa Bibliothèque. Intitulé ici "La cité des nuages et des oiseaux", c'est autour de cette oeuvre que tourne toute l'histoire d'Anthony Doerr, véritable voyage à travers les siècles qui m'a totalement conquise.

Il faut certes s'accrocher au départ, puisque nous sommes d'emblée baladés d'une époque à l'autre, d'un personnage à l'autre, mais on a tôt fait de prendre notre envol quand on comprend que tout se découpe sur trois périodes principalement où nous suivrons cinq personnages au total : au XVème siècle auprès d'Anna et Omeir à Constantinople, du milieu du XXème siècle à nos jours auprès de Zeno et Saymour en Idaho, et pour finir dans le courant du XXIIème siècle auprès de Konstance dans un vaisseau spatial en route vers une planète habitable.

Passé, présent et futur se mêlent au fil des pages. "La cité des nuages et des oiseaux" de Diogène en est le fil conducteur puisqu'il traverse les siècles tout en parvenant à transporter ses lecteurs vers des contrées inconnues. Tout commence en 1453 avec Anna, qui n'oublie pas de le fourrer dans son sac dans sa fuite, lorsqu'elle tente d'échapper au siège de Constantinople. Tout se termine avec Konstance en 2146, dont je ne peux rien dévoiler. Mais entre ces deux périodes, il y a ce fameux 20 février 2020 : une bibliothèque municipale dans une commune de l'Idaho, une ultime répétition avant la représentation d'un spectacle racontant le voyage d'un homme en quête d'une cité dans les nuages, un ancien combattant, cinq enfants, un jeune homme un peu perdu et incompris, et une bombe...

J'ai eu un peu de mal au début, du mal à me mettre complètement dedans. Les chapitres étant assez courts, je passais trop rapidement d'une époque à une autre et d'un personnage à un autre, ne me laissant pas le temps de les apprivoiser. C'est finalement venu tout seul, sans que je ne m'en rende vraiment compte. La plupart des fins de chapitre nous laissant en plan, j'étais bien obligée de continuer ma lecture pour pouvoir retrouver le fil. Un coup, j'étais pressée de retrouver Konstance, un autre Zeno et Saymour, ou encore Anna et Omeir. Complètement prise au piège dans ce cercle vicieux, j'ai fini par tourner et tourner les pages à une vitesse faramineuse.

Anthony Doerr a fait un travail remarquable, complet. Son roman, au premier abord un peu complexe, n'en est en fait que minutieusement bien construit. Les fils se dénouent au fur et à mesure qu'on avance dans notre lecture. Passé, présent et futur ne feront plus qu'un au fil des pages. Tout se rejoint, tout s'explique petit à petit. L'ensemble est judicieusement bien amené. Ajoutez à cela des personnages également bien fouillés, des descriptions foisonnantes mais jamais barbantes parce que nécessaires, et vous obtenez un roman captivant sachant mêler le temps et L Histoire à l'imaginaire et au merveilleux.

Mélangeant l'historique, le contemporain et la science-fiction, je ne saurais comment définir ce roman. Mais aucune importance ! Parce que j'ai adoré ! N'est-ce pas là l'essentiel ?

"La cité des nuages et des oiseaux" est un très beau voyage à travers le temps et l'espace. Un petit pavé de 704 pages dans lequel on en redemanderait encore et encore, qu'on ne tient pas à terminer trop vite. Un roman complet, captivant et qui plus est très bien écrit.
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