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Critique de Bendupian


J'avais envie d'un roman dense, foisonnant, touffu. Je voulais rompre avec la litanie des romans courts qui usent jusqu'à la corde la même idée et déclinent début, milieu et fin en restant au ras de la page.
Avec « La Cité des nuages et des oiseaux », un pavé de 700 pages, j'ai été plus que comblé. Des débuts, des milieux et des fins, j'en ai eu plein et pas toujours dans le bon ordre.
Soyons honnêtes : ce livre ne se donne pas facilement mais l'exigence est à la hauteur du plaisir procuré. L'écriture, très limpide, convoque tous les genres : conte philosophique, polar, roman médiéval, science-fiction, comédie sentimentale, et j'en oublie… Il se balade sur plusieurs époques et dans plusieurs lieux qui reviennent régulièrement au fur et à mesure que l'histoire avance.
Mais de quoi parle ce livre ? J'ai envie de reprendre « La terre est ronde » d'Orelsan et de dire « après avoir fait l'tour du monde, tout c'qu'on veut c'est être à la maison », ou mieux encore les vers de du Bellay, « Quand reverrais-je hélas de mon petit village fumer la cheminée et en quelle saison ». Mais même si cela donne une tendance générale, c'est encore trop réducteur.
Le fil rouge du livre est la découverte d'un vieux récit d'Antoine Diogène (écrivain grec de la période romaine), récit qui a survécu à 18 siècles même s'il nous arrive largement dégradé par rapport à son état originel. Et je ne peux guère en dire plus…
En revanche je peux vous parler de l'architecture de ce livre qui est remarquablement construite. Elle réussit le tour de force d'alterner plusieurs histoires en changeant les époques et les lieux, en s'appuyant sur des personnages très attachants et en préservant malgré cette gymnastique cérébrale une continuité dans le déroulé des faits. Il y a de l'humour, du suspens, des rebondissements, des drames. Je serai presque tenté de dire qu'on est dans une (très) bonne série Netflix mais j'ai l'impression que ça rabaisse un peu le style de l'auteur. D'ailleurs, ce livre ne pourrait pas être aussi abouti s'il n'avait pas aussi les qualités d'écriture d'Anthony Doerr.
N'ayez pas peur des 700 pages, ne craignez pas les allers-retours incessants et les bonds dans le temps, sautez à pieds joints dans ce livre. Et vous allez vous couper de tout le reste !
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