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Critique de IrishStew



Miu est une petite fille qui recherche la poésie des choses. Accompagnée de son chat, elle observe les étoiles, va jusqu'à jouer avec, regarde la lune, rêve qu'on la lui apporte... Notre petite poétesse aspire alors à une certaine sérénité, via la rêverie.
Les rêves sont pris au mot: nous voyons Miu prendre les étoiles, les semer dans un pot et avoir ainsi un arbre à étoiles... c'est une façon de cultiver ses rêves, pour reprendre le titre de cette page. Ou alors va-t-elle capturer l'étoile du berger et se laisser guider littéralement par elle, se retrouvant ainsi à Paris, en Italie, devant les rhinocéros, les pingouins, les statuts de l'île de Pâques... La poésie apparaît d'elle-même. J'ai beaucoup aimé le clin d'oeil que se fait Agnès Domergue à un moment donné: sur une double-page, on voit les quatre saisons, chacune représentée par une vignette verticale, en haut de laquelle il y a un timbre reprenant une couverture d'un album antérieur de l'auteure-illustratrice, dont Mee, petite fille du matin calme sur lequel elle avait collaboré avec Marie-France Chevron pour les illustrations. Mais surtout, c'est encore plus étonnant de voir que le timbre choisi pour l'automne est la couverture des Etoiles de Miu, par une volonté amusante de l'auteure de mettre en abyme l'album que nous tenons entre nos mains. La petite Miu est également présente sur la banderole du blog de l'auteure-illustratrice dont vous pouvez retrouver le lien dans la colonne de droite des Jeunes Lettres.
La part belle est faite à la poésie et la musicalité, tant sur le plan des sonorités et des rimes que sur celui des illustrations. le nom de Miu peut d'ailleurs faire penser à la première syllabe de music, comme quoi on s'y retrouve toujours. Aussi, j'ai été surpris de la qualité du papier de l'album, assez singulière pour être notée. Après enquête auprès de l'auteure-illustratrice, l'utilisation du papier mat et grainé lui permet de, je cite : "rendre l'aspect crayon original, comme si j'avais dessiné dessus [...] Je savais que le papier de l'album rendrait la matière". La recherche esthétique dépasse donc le cadre de l'illustration: le papier entre dans la composition de cette dernière et n'est plus un simple support. Il en résulte une sorte de spontanéité, renforçant du coup l'intimité entre l'auteure-illustratrice et le lecteur. Vous savez, comme si vous lui demandiez une dédicace! Mais avec votre nom en moins... Ce qui compte, c'est que par le naturel du rendu, on a l'impression qu'Agnès Domergue a dessiné spécialement pour chacun d'entre nous.
Cet album peut déstabiliser par sa construction-même: il ne s'agit plus d'une histoire mais de plusieurs saynètes. Ca plaît, ou ça ne plaît pas. Personnellement, je trouve que cette manière de faire correspond totalement à cette volonté de saisir l'intime dans l'intime... Excusez-moi, je suis encore un étudiant en lettres, j'aime bien sortir des expressions qui ne veulent rien dire mais qui font hyper classe (Yvain, sort de ce corps...!!!). Ce que je veux dire c'est que, comparé aux albums précédents de l'auteure, Les étoiles de Miu me semble l'album le plus intimiste. Et comme je relève souvent cette caractéristique chez Agnès Domergue, je veux simplement dire que l'intime est davantage renforcé ici.
Comme avec les albums précédents, l'artiste nous invite à passer un moment personnel à travers son album, et on se laisse aller au pays des songes, pour oublier le monde brutal qui nous entoure, pour accéder à une paix intérieure... Cette artiste altiste est un peu l'équivalent du joueur de flûte de Hamelin: armée de son alto, de ses crayons, de son amour pour l'art et de sa gentillesse (pour avoir le plaisir d'échanger quelques mots avec elle, je peux le dire), elle nous emmène où elle le désire, et on la suit avec plaisir (ça fait beaucoup de "ir"), enchantés que nous sommes!
Lien : http://lesjeuneslettres.blog..
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