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Critique de bina


bina
13 février 2013
Voici une histoire qui fait une large place à la femme africaine moderne puisque il retrace le parcours d'une quinzaine de femmes casseuses de pierres au bord du fleuve. A travers ces portraits de femme, nous découvrons leur passé, leur histoire, leur vie présente, et à travers ces paroles et ces récits, l'auteur nous dresse le portrait social, sociétal et politique du pays.
Ces femmes, dont la porte-parole est Méréana, ne veulent plus se laisser exploiter.
Témoins de leur époque, elles comprennent qu'elles ne peuvent plus continuer à vendre 10000 francs leur sac de pierre, alors qu'il est revendu jusqu'à 50000 francs à ceux qui construisent le nouvel aéroport. Les hommes face à elles ne veulent rien savoir et s'engage alors un bras de fer qui fini dans le sang.
Elles deviennent un symbole, le gouvernement les pense manipulées. Comment des villageoises incultes pourraient tenir tête aux hommes?
Mais ces femmes ne sont pas toutes ce qu'elles paraissent être, et leur parcours reflète effectivement les réalités brutales du pays, où les femmes sont coincées entre leur désir d'être respectées, et les traditions ancestrales qui font d'elles des mineurs éternelles.
Mais tenir tête a du bon, et malgré les risques, l'engrenage se met en marche. Jusqu'où sont-elles prêtes à aller?

L'écriture de ce roman est agréable, rapide. La narration à la deuxième personne nous plonge au coeur de leur vie, comme si nous étions pris à témoins de ce qui se passe. Ces femmes deviennent des amies. On en vient à appréhender le matin, quand elles doivent se rendre au chantier, et à guetter avec elles l'arriver des camions. Vont-ils accepter la transaction? Batatou va-t-elle survivre? Que va devenir Méréana?

Ce livre a été pour moi une belle surprise, j'en avais déjà entendu parler. Quand j'ai eu l'occasion de l'emprunter, je n'ai pas voulu lire les critiques existantes car j'espérais beaucoup de ce titre, et je n'ai pas été déçue. J'ai eu l'impression que ce roman avait été écrit par une femme, bien que ce ne soit pas le cas. Même dans les misères les plus grandes, ces femmes se battent pour la dignité, et leur combat est bien mis en valeur.
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