Quel morceux choisirais-tu ?
De ton cœur ?
Tu ne peux vivre qu’avec un, car l’autre, ensuite, meurt définitivement.
Quel morceau choisirais-tu ?
Toi, aurait répondu Rigel les yeux fermés. Toujours, et en tout état de cause, je t’aurais choisie toi.
Les étoiles ne sont pas seules. Tu n’es pas seul, dis-je dans un sourire et en fermant les yeux. Je t’emmène toujours avec moi.
- Ton prénom n’est pas un poids… Il est spécial. Comme toi. Qui irradies seulement pour ceux qui savent où regarder. Qui es silencieux, profond et complexe comme la nuit.
Je reliai les extrémités par une trace invisible.
- Tu n’y penses jamais ? demandai-je en souriant. Moi, je porte le nom d’un papillon. La créature la plus éphémère du monde. Mais toi… Tu portes le nom éternel d’une étoile. Tu es rare. Ceux qui sont comme toi brillent de leur propre lumière, même s’ils l’ignorent. Et ce prénom de Rigel fait de toi… exactement ce que tu es.
Il ne te lie pas, tout simplement. Tu es une étoile dans le ciel, Rigel, et le ciel ne s’emprisonne pas.
Il était unique.
Mais aussi l’unique.
L’unique capable de me réduire en morceaux.
L’unique capable de me recoller.
L’unique capable de me bouleverser avec un sourire et de me détruire avec un regard.
Nous étions brisés, cassés, abîmés. Mais une lumière brillait en nous avec la puissance de certaines d’étoiles.
Il avait la force d’un loup.
Et la délicatesse d’un papillon.
Et je ne pouvais pas croire que quelque chose d’aussi beau et sincère puisse être en même temps mauvais.
Je voudrais te faire entrer, entendis-je chuchoter. Mais, en moi, il n’y a qu’un sentier d’épines.
Il y avait une beauté dans les choses fragiles qu’il ne comprendrait jamais. Elles possédaient un je-ne-sais-quoi qui les rendait éphémères, rares, à vivre tant qu’il en était encore temps.
Peu importe à quel point ça fait mal. Tu peux dessiner un sourire sur une cicatrice.
Je voulais tout savoir de lui.
Tout.
Chaque pensée, rêve et peur.
Chaque crainte, désir et ambition.
Je voulais entrer dans son cœur comme il est entré dans le mien, mais j’avais peur de me perdre en chemin.