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Critique de RosenDero


À la ferme des animaux, les hommes sont partis. Et les porcs aussi.
Liberté !
Égalité !
... Attendez ! Les loups sont à nos portes ! N'entendez-vous rien ?! Vite, regroupez-vous derrière les plus forts et priez pour qu'ils vous protègent...

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Difficile à décrire, ce premier tome.
Alors oui, j'ai aimé, mais des petits trucs me chagrinent.
J'ai aimé car j'ai espéré, mais bien entendu, avec une série prévue pour durer au moins 4 tomes, l'espoir fait lire. J'ai espéré malgré le tragique, le désespoir, l'horreur, l'inique et le ridicule.
Oui, le ridicule. Des trucs qui me chagrinent, c'est justement le ridicule du vice du "Président Silvio" qui vient en numéro 1. Ridicule et décevant car le reste de l'oeuvre est bien pensé, modéré et métaphorique sans être risible. Là, ne rien avoir trouvé d'autre pour justifier la main-mise du taureau sur la basse-cour que son amour pour le Champagne, c'est tout simplement dommage. On me dira que c'est justement pour critiquer la puérilité des motivations des tyrans, je répondrai qu'on pouvait également axer sur sa soif de pouvoir, ses délires psychotiques, son complexe de supériorité, bref, que sais-je ? Mais ce n'est pas tout.
Le second truc qui me chagrine, c'est d'avoir voulu tirer l'histoire pour en faire une série à tomes multiples. Je m'explique, bien que ça risque de spoiler un poil : dans la relation entre le Taureau et ses souffre-douleurs, on apprend vite qu'une tierce figure entre en jeu, celle avec qui les dirigeants du château des animaux effectuent des "trocs-échanges" et celle pour qui ils stockent et amenuisent les rations des animaux. Si on comprend vite que ce troc se fera avec des humains (et si on découvre avec déception que cet échange n'est là que pour récupérer des caisses de champagne...), les auteurs ont eu la bonne idée de placer un élément déclencheur dans le dernier chargement : un rat itinérant. Un animal qui a donc été témoin du troc, témoin que le Président Silvio stockait les denrées pour les échanger avec les hommes contre du champagne, témoins que les animaux morts n'allaient pas au cimetière mais chez le boucher. Témoin donc, et lanceur d'alerte ? Croyez-vous ? Bah non. le rat se contente de faire naitre la graine de la révolution chez les animaux en leur présentant un spectacle de marionnette décrivant les actions de Gandhi. C'est un peu léger et c'est une erreur scénaristique, car au moment où viendra (certainement sur son lit de mort) la révélation, elle sera arrivée bien trop tardivement, et n'aura eu pour retardateur que l'envie d'en publier plus entre temps. Je trouve ça dommage. D'autant qu'il suffisait de faire intervenir le rat itinérant par un autre biais que clandestinement dans la charrette de l'homme et vous évitiez le reproche...

Bref, j'ai l'air très virulent car j'ai été déçu sur ces points, mais surtout car sans ces deux points, justement, le sans faute aurait été au rendez-vous. Poignant, glaçant et haletant, malgré ces détails, j'ai hâte de voir la tournure que prendront les événements.

La philosophie derrière ce premier tome est un modèle à suivre, car l'union fait la force et la force n'est pas toujours qu'une question de muscles.
Âmes sensibles s'abstenir, car malgré tout, la non violence n'entraine pas forcément de résultats immédiats.
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