AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lettres_et_caracteres


Rosa, la mater dolorosa a ému nombre de lecteurs par son courage et son abnégation alors que son fils de 19 ans à peine est accusé du meurtre d'un enfant. Mais le thème, aussi douloureux soit-il n'a pas suffit à me faire partager cet enthousiasme généralisé.

Pour Rosa, Lino est innocent, il est impossible que ce jeune homme plein d'ambition avec lequel elle projette d'ouvrir un hôtel puisse se transformer en monstre, le temps d'un coup de folie. Pas son fils, pas son Lino. Rosa fera tout pour prouver l'innocence de cet enfant qu'elle aime plus que sa propre vie, pour le sauver et pour sauver son coeur de mère par la même occasion. L'histoire est douloureuse, c'est ce qui la rend belle, le tragique sublime. Mais je ne fais pas partie des lecteurs emportés par cette histoire déchirante, les émotions m'ont manqué. Deux raisons à cela : j'ai trouvé que cette histoire était vite expédiée, ça manque de profondeur et d'ancrage pour me donner le temps de ressentir peine, colère ou tristesse. le train passe à une vitesse folle sans laisser le temps d'admirer le paysage, en quelques pages, on passe d'un Lino innocent à un Lino présumé coupable, entre temps un enfant est mort et c'est à peine si l'on effleure le tragique de la situation. Sans verser dans le pathos, il me semble qu'il y avait tellement matière à faire plus, à faire mieux, car il y a des liens étroits qui existent entre les différents protagonistes de cette histoire, la complexité de ces relations aurait pu être plus fouillée.

Deuxième raison, étroitement liée à la première : le style de l'auteure m'a lui aussi semblé dépourvu d'émotions. En dehors de quelques phrases plus travaillées, c'est un enchaînement de sujets, verbes, compléments, point. Ce point, tout le temps ce point qui sanctionne, qui clôt le sujet à peine entamé, qui ne souffre d'aucune discussion. Et le problème quand on commence à repérer ce genre de systématisme dans un texte c'est qu'on finit par ne voir plus que ça : sujet, verbe, complément, point. Les dialogues sont à l'image du reste, tout est factuel, d'une normalité qui tourne à la banalité et qui cadre peu avec ce que j'espère de la littérature, à tel point que j'ai éprouvé des difficultés à trouver quelques phrases à citer en exergue sur le billet de mon blog.

Si j'ai pu apprécier la complexité du sujet et toutes les interrogations qu'il soulève, je reste sur un sentiment de gâchis quant à la manière dont il a été traité. Mais tout ceci n'est qu'un point de vue personnel, bien évidemment. Ce point, toujours ce point…
Lien : https://www.lettres-et-carac..
Commenter  J’apprécie          71



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}