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Critique de RChris
Fallait-il proposer un nouveau livre sur mai 68 alors que les bibliothèques en recensent plus de 150? Fallait-il contribuer au déboisement pour une histoire maintenant vieille de 50 ans? A ces questions, les auteurs - en fait trois collecteurs de 300 textes - ont répondu par cet ouvrage. Ils ont organisé les écrits - la démarche ne sollicitait pas des paroles mais des écritures -. Ils les ont introduits en créant "les chapos". Ils reconnaissent des cousinages avec d'autres livres mais souhaitent cependant se différencier en renonçant aux évènements, aux sempiternels slogans et aux porte-paroles. Ils donnent ainsi la parole, sans redites, à ceux qui ont vécu et rapportent l'histoire par le "petit bout de la lorgnette".
Cette série de regards kaléidoscopiques est plutôt réussie grâce à la variété des points de vue de ces "soixante-huitards ordinaires". Les souvenirs (ceux de la fabrication des affiches, de l'abandon du voile par les infirmières, de la grève des "footeux", de la crèche de la Sorbonne...) sont parfois originaux. Les objectifs du projet sont assurément remplis.
Un chapitre empreint d'émotions est consacré aux révolutions intérieures, celles des personnes pour qui Mai 68 fut le début d'un nouveau chemin personnel, ainsi en fut-il pour certaines femmes formulant l'émergence de leur émancipation.
Les photos en noir et blanc forment un joli contrepoint aux textes.
Bien sûr, les histoires parleront plus à "celles et ceux qui l'ont vécu" et à ceux pour qui "ce n'est qu'un début, continuons le combat". En dernière page du livre, les auteurs ont rapporté un texte qui boucle pertinemment tous les témoignages : "Mai 68 fut un immense cri de rage et de liesse au contenu explicite souvent confus et inaudible et parfois incohérent, mais dont le sens implicite s'est révélé pour beaucoup porteur d'un élan vital libérateur parce que la plus grande part des codes organisationnels avaient été revisités, contestés, ringardisés, redéfinis, réinventés".
Cette série de regards kaléidoscopiques est plutôt réussie grâce à la variété des points de vue de ces "soixante-huitards ordinaires". Les souvenirs (ceux de la fabrication des affiches, de l'abandon du voile par les infirmières, de la grève des "footeux", de la crèche de la Sorbonne...) sont parfois originaux. Les objectifs du projet sont assurément remplis.
Un chapitre empreint d'émotions est consacré aux révolutions intérieures, celles des personnes pour qui Mai 68 fut le début d'un nouveau chemin personnel, ainsi en fut-il pour certaines femmes formulant l'émergence de leur émancipation.
Les photos en noir et blanc forment un joli contrepoint aux textes.
Bien sûr, les histoires parleront plus à "celles et ceux qui l'ont vécu" et à ceux pour qui "ce n'est qu'un début, continuons le combat". En dernière page du livre, les auteurs ont rapporté un texte qui boucle pertinemment tous les témoignages : "Mai 68 fut un immense cri de rage et de liesse au contenu explicite souvent confus et inaudible et parfois incohérent, mais dont le sens implicite s'est révélé pour beaucoup porteur d'un élan vital libérateur parce que la plus grande part des codes organisationnels avaient été revisités, contestés, ringardisés, redéfinis, réinventés".
