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Critique de medsine


Les Possédés, ou les Démons selon la traduction, hantent ce livre mastodonte à chaque page. Ils sont nombreux et ils ont tous des noms alambiqués pour un lecteur qui n'est pas russe. Cette lecture difficile nécessite une grande attention tant le nombre de personnages est important. Aucun héro à qui s'accrocher. Les personnages, aussi bien féminins que masculins, sont remplis d'aspérités, plein de faiblesses et de noirceurs. Ils sont consumés à petit feu par la fièvre de Dostoïevski.

Nicolas Vsevolovitch le personnage central est celui vers qui tout converge même s'il est loin d'être omniprésent dans le récit. Il est comme un trou noir, attirant ses proches vers leur fin, personnage infiniment sombre et décadent. A l'opposé Stepan Trofimovitch représente l'ancienne Russie, un homme cultivé mais trop sensible, malade, refoulant ses sentiments quitte à tout perdre. Il a engendré Piotr Stepanovich et il est épouvanté du résultat. Son fils est brutal, exalté, il participe très activement à un mouvement naissant (nihiliste ? socialiste ?) qui s'est donné pour but de retourner la Russie à l'envers. Faire la révolution.

On comprend l'horreur qu'inspire à Dostoïevski ce basculement qu'il voit dans sa Russie de fin de siècle et dont il pressent les terribles actions à venir. Il s'inspire d'ailleurs pour son livre d'un fait divers, un crime crapuleux au sein d'une bande de « complotistes » qui veut se débarrasser d'un de ses membres par peur que ce dernier les dénonce. Autour de ce récit Dostoïevski construit une histoire complexe et très riche où chaque personnage nouveau prend une ampleur démesurée. Chacun porte cependant une forme de maladie dégénérative qui s'exprime par des crises de nerfs spectaculaires, d'épilepsie ou bascule dans la violence (suicide, meurtre).

Une lecture plutôt éreintante.

18 septembre 2012
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