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Critique de BazaR


Ce n'est ni plus ni moins qu'à une fin du monde à laquelle Sir Arthur Conan Doyle nous invite.

Suite à la relecture du Monde Perdu, j'ai décidé de tâter des autres aventures du professeur Challenger et ses compagnons. Cette chère Tatooa m'a accompagné dans la lecture de ce court récit. Grâce lui en soit rendue.
Une fin du monde, disais-je. A lire le titre, je ne m'attendais pas à ça. J'avais imaginé un truc d'espionnage et d'une arme du genre du parapluie bulgare, lol !
La fin du monde a en fait quelque chose à voir avec notre planète Terre qui entre dans une zone de l'éther pour le moins désagréable. Cet éther n'a rien à voir avec le produit chimique à la désagréable odeur. C'est comme ça qu'on appelait le milieu dans lequel on pensait, jusqu'à la fin du 19ème siècle, que les ondes électromagnétiques devaient se déplacer. Les expériences de Michelson et Morley et la relativité restreinte d'Einstein ont fait disparaître ce concept des théories physiques. J'ai d'ailleurs été surpris que Conan Doyle en parle encore comme d'une réalité en 1913 (date de publication du récit). Ses recherches me semblaient plus soignées dans le Monde Perdu.

Bah, quoi qu'il en soit, j'ai été ravi de retrouver mon quatuor qui, en termes de caractères, n'a pas changé d'un pouce. La palme revient toujours au vaniteux, méprisant et irascible professeur Challenger. Un type à prendre au second degré, pour rigoler. Mais le gars est doué et a toujours réponse à tous les problèmes. Il a souvent raison d'ailleurs, du point de vue scientifique du moins. Dans ce récit qui se dirige rapidement vers un confinement (hé oui, déjà), des discussions philosophico-mystiques permettent de passer le temps. Je ne m'attendais pas à voir Challenger prendre de telles positions quant à la vie de l'esprit après la mort du corps.
En revanche on retrouve bien les opinions de l'époque quant à la hiérarchie des races. J'ai rigolé quand j'ai lu l'extrapolation de Challenger qui prétend que les Nordistes (Anglais, Allemands, Scandinaves) sont plus civilisés que les Sudistes (Français, surtout les Marseillais, Espagnols, Italiens). Je pense qu'il s'agit là de l'opinion du personnage, pas de son auteur, mais allez savoir. de même j'ai trouvé dans le ton de l'époque la certitude de Challenger que l'univers n'existait que pour voir évoluer l'être humain, personnage central du grand théâtre cosmique.
L'autre savant, Summerlee, prend presque systématiquement le contrepied de Challenger, avec autant de vanité et de mépris. Leurs échanges sont toujours jouissifs. Et heureusement, je dirais. Car malheureusement le confinement nous prive d'un aspect exotique des aventures et j'avoue avoir éprouvé de l'ennui par moments. Les deux autres membres du quatuor sont plutôt en retrait.

Conan Doyle a bâclé sa fin. Celle-ci donne au court roman une tonalité de farce, je trouve. Mais je l'avoue, bien malin qui aurait pu trouver mieux.
Et le train Challenger poursuit sa route. Prochain arrêt : Au pays des brumes. (tadaaam !)
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