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Critique de Pris


Pris
20 décembre 2021
Relu dans le cadre d'une Masse critique, , La Ceinture empoisonnée, date de 1913 et met en scène les personnages du Monde perdu publié l'année précédente. On retrouve le journaliste et narrateur Ed Malone, l'aristocrate aventurier Lord John Roxton, le professeur George Edward Challenger et Madame ainsi que son adversaire, contradicteur et néanmoins ami le professeur Summerlee. Il ne faut pas oublier le contexte historique : la Grande-Bretagne croit alors dominer le monde et cela se retrouve dans le personnage principal. le texte est misogyne - Madame Challenger est une épouse dévouée à son "génie" de mari au-delà de toute raison-, raciste (les peuples du Sud résistent moins au fléau que ceux du Nord), les classes de la société sont bien établies - Challenger est prêt à laisser mourir son personnel qui le sert fidèlement depuis10 ans mais veut sauver ses compagnons d'aventure ... en cela il est le reflet de son époque et de ses normes sociales : Conan Doyle n'aurait sans doute pas publié le même livre après la Grande Guerre dont le système de classes est ressorti fracassé, où les femmes ont commencé à s'affirmer et où les peuples des colonies ont sauvé la mise à leurs métropoles. Ceci dit, le début est amusant : Challenger convoque ses compagnons et les somme d'amener une bouteille d'oxygène après avoir annoncé la fin du monde dans le Times. Summerlee, très sérieux, démontre à ses compagnons pendant le trajet en train son absence de talent à imiter les cris d'animaux, Challenger se cache sous la table pour mordre le mollet de sa bonne. Bref, le monde devient fou. Les quatre amis et Mme Challenger se calfeutrent et attendent la fin du monde qui leur parvient par l'éther, le fameux éther que les amateurs de steampunk connaissent bien désormais et dont on ignore de quoi il s'agit. L'attente est bien menée, les dialogues sont intéressants même si tout est fait pour mettre en valeur l'esprit supérieur de Challenger sur ses compagnons et principalement sur son principal contradicteur Summerlee. Les arguments du professeur Challenger ne tiennent guère la route et sont péremptoires mais ce n'est pas grave : le lecteur est là pour l'admirer. Personnellement, j'ai préféré les positions de Summerlee quand bien même elles sont tournées en ridicule. le passage sur l'amibe survivante m'a un peu laissée perplexe puis j'ai trouvé que cette réflexion de Conan Doyle était étonnamment moderne : l'humain peut disparaître de la Terre et la vie peut continuer quand même... Un court roman intéressant qui m'a beaucoup plu.
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