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Critique de tynn


tynn
18 décembre 2014
Événement mondain en 1945 : on enterre Natalie de Sorrente en l'église de Saint-Pierre de Chaillot.

Travelling arrière: La guerre et ses contraintes, "ce sont des choses qui arrivent..."
En 1940, la belle duchesse est astreinte en villégiature sur la Riviera pendant l'occupation allemande. L'exil forcé en zone libre sonne le glas des fêtes à thèmes et des bals costumés, des essayages chez les grands couturiers, des invitations quotidiennes qui remplissaient si bien un agenda de futilités raffinées.

Pauvre duchesse! Ce séjour en Méditerranée est d'un ennui!
En dépit d'une grossesse insolite ("Ce sont des choses qui arrivent": fatalisme d'époux trompé mais bien né donc bien élevé), en dépit aussi de leur microcosme de haute lignée contraint de se tasser dans les villas ensoleillées.

Cette guerre est une vraie plaie!
D'autant que le scandale d'une autre et ancienne bâtardise couve dans ces temps de peur des loi anti juives. La prise de conscience d'un malheur annoncé par un secret de famille révélé mettra Madame la duchesse face à elle même, assise à sa coiffeuse.
Envolée la frivolité, lors du retour dans un Paris vert-de-gris.

"Car là où on avait plutôt la manie de compter ses quartiers de noblesse, il faut désormais prouver ses quartiers de chrétienté".
Bien des secrets de familles sortent des alcôves des nantis, engendrant tristesse et regrets. Ce sont des choses qui arrivent et on fait avec, avec élégance.

J'ai dégusté cette peinture féroce et jubilatoire de la société aristocratique d'avant-guerre, un petit monde qui se croit grand, et "qui attache plus de prix à la naissance, même illégitime, qu'au caractère et au talent". Entre gazette mondaine et album-photos sépia, une certaine société ressuscite, vivant sur le postulat de base: "ce qui se fait"et "ce qui ne se fait pas".
Vanités, lâcheté, futilités, condescendance de caste, une société affligeante, à l'agonie dans son insouciance et son ennui, autiste aux bouleversements humains.

Un livre acide, ironique, bien moins léger qu'il n'y parait.

Un petit détail amusant, néanmoins... on y croise une rue du cirque :-)
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