AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de AMR_La_Pirate


Les éditions Volume m'ayant accordé un accès privilégié vers les livres audio de leur catalogue, j'en profite allègrement pour aller voir ce que donnent les versions audios de livres que je connais.
Je découvre ainsi Cinq années de ma vie, Correspondance d'Alfred et Lucie Dreyfus (1894-1899), lu par Émilie Moget et Alexandre Cardin. J'ai parcouru, feuilleté par le passé Écrire, c'est résister, Cinq années de ma vie et Ecris-moi souvent, écris-moi longuement - Correspondance de l'île du Diable des ouvrages de références dont ce livre semble être la réunification…

Avec le temps, l'affaire Dreyfus est devenue le symbole de l'erreur judiciaire… Cette aura universellement reconnue, le fait de parler « d'affaire », d'insister ainsi sur une situation complexe qui fait l'objet d'un examen, d'une enquête et d'une certaine publicité, la notion de délit dont le règlement est confié à la justice, la dimension juridique du procès, tout fait oublier que derrière cette affaire il y avait un homme, un couple, une famille brisés, un véritable drame humain.

Ce livre, superbement servi par les voix d'Émilie Moget et Alexandre Cardin, donne à entendre une alternance de points de vue intimes, privés, profondément humains… Il s'agit des échanges d'un couple amoureux, de parents de jeunes enfants qui disent le manque, l'inquiétude, l'absence, le besoin de l'autre ; c'est aussi la mise en mots de l'espoir indéfectible d'un homme et d'une femme, de leur confiance inébranlable en la justice, de leur détermination.
Aujourd'hui, la tonalité de ces lettres peut paraître surannée car les codes du langage amoureux ont changé, les préoccupations familiales aussi… Pourtant tout sonne juste à nos oreilles et tout ce que nous lisons entre les lignes est universel. Nous sommes frappés par la dignité et le courage d'Alfred et Lucie, touchés par leurs moments de découragement, leurs aveux de faiblesse, admiratifs devant leur constance.
Le journal intime d'Alfred Dreyfus fait une sorte de parenthèse, un monologue, dans ce dialogue épistolaire souvent entravé par la censure de l'administration pénitentiaire.

Un livre qui nous rappelle que, derrière tout événement médiatisé, il y a des proches en souffrance.


#Cinqannéesdemavie #NetGalleyFrance


Lien : https://www.facebook.com/pir..
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}