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Critique de horline


Il ne se passe pas grand chose dans ce village perdu du Midwest, Shale. La seule animation de l'année est la grande fête annuelle célébrant un hold-up raté en 1933. Mais voilà, dans ce genre de patelin où il ne se passe rien, il arrive un jour où il se produit des évènements qui viennent forcément bousculer la torpeur du quotidien.
Une arrestation malencontreuse par la police, une chute dans un lac gelé, un ange gardien venu au secours, une mauvaise rencontre sur le bord de la route et c'est l'enclenchement d'une course poursuite à laquelle Pierre Hunter ne pourra se soustraire.


Construit comme un polar, La contrée immobile n'a cependant rien de conventionnel avec d'abord une écriture qui refuse les canons littéraires : minimaliste, elle laisse la part belle aux dialogues saugrenus et bouscule le rythme de la narration. Atypique, elle transforme les mésaventures qui frappent le brave gars du pays en drames fantaisistes, voire absurdes. On se surprend à sourire des déboires de ce personnage.
Car la force de ce roman est certainement le portrait que dresse l'auteur de ses personnages. Des malfrats ratés, des villageois sans envergure, des gens un peu primaires, plutôt simples, tous écrasés par le destin… bref, des gens ordinaires, d'une authenticité peu commune et dont l'obstination tranquille emprunte au burlesque face aux drames qui se jouent. C'est précisément ce décalage entre l'impassibilité des personnages et la violence des faits qui rend ce roman inclassable. La tragédie annoncée devient banale, fatale, et c'est peut être en cela que la quatrième de couverture y voit une filiation avec les frères Coen.
Déroutant mais captivant.

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