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Critique de Glesker


Ce livre est le départ d'une grande saga familiale. Une histoire qui tire ses références d'un épisode majeur de l'histoire des colons Français d'Amérique, pourtant méconnu en France : le Grand Dérangement ; une des premières déportation de masse, la tragédie étouffée de tout un peuple.

En 1695, la famille Lestang, quitte son Béarn natal pour chercher de meilleurs horizons en Acadie*, qui constitue, avec la Nouvelle-France, les Antilles et la Louisiane, le gros des colonies françaises d'Amérique.
Implantée à Pentagouët, la petite famille apprend à vivre dans ce nouveau monde sans limites aux hivers rigoureux, au contact des autres colons et des autochtones mais aussi sous la constante menace que représente la forte population des puritains du Massachusetts.

Ainsi, au rythme des saisons et des affrontements entre France et Angleterre, l'histoire de cette famille va se dérouler sur cinq générations, dans différents bourgs de la péninsule et nous entraîner dans une saga haletante jusqu'à ce terrible jour d'automne 1755, à Grand-Pré, où sur ordre du roi George l'armée anglaise déporta dans de terribles conditions une partie des 18.000 Acadiens qui occupaient cette terre depuis plus d'un siècle.
Ce livre est la première partie d'une oeuvre narrant les destins poignants de quelques Acadiens : implantation, déportation et réimplantation. La lecture est simple, fluide et permet au lecteur de s'immerger facilement dans la vie des paysans de cette époque, de deviner leurs préoccupations tout en s'invitant également à la table des stratèges Anglais soucieux d'obtenir une mainmise totale sur la région en se débarrassant méthodiquement de ces colons.

Si vous vous souvenez de la chanson de Fugain sur les Acadiens, bien qu'il soit vrai que Napoléon ait vendu la Louisiane aux Américains en 1803, ce n'est pas à lui que revient la disgrâce d'avoir mésestimé le potentiel de ces colonies d'Amérique du Nord, de les avoir laissés tomber et pire, de les avoir méprisés. Tout cela revient pour partie à la Cour de France, soucieuse de maintenir sa puissance en Europe, mais également, et de façon surprenante, à tout un tas de personnes, anonymes ou célèbres, dont les opinions comptaient à l'époque ; comme Voltaire**, qui de façon étonnante méprisait haut et fort ces colonies nord-américaines et leur préférait la douceur antillaise.

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* À l'époque, cette région correspondrait en gros à regrouper actuellement les provinces canadiennes de Nouvelle-Écosse, de l'île du prince Édouard et une partie du Nouveau-Brunswick avec les états américains du Maine et une partie du New Hampshire.

** Cf. Citations
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