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Critique de germanaud




Le Défait se déroule sur un rythme à trois temps. Premier temps, celui qui ouvre le livre : le narrateur revient dans une maison de campagne, lieu de ses vacances d'enfant. Une Marraine l'accueille, lui prête un vélo sur lequel il arpentera routes et chemins. Elle veillera discrètement sur lui. Deuxième temps, celui de l'enfance. Grands-parents paysans, coups de main aux travaux agricoles, premières amours. Troisième temps, celui de l'écrivain, celui du récit qu'on va lire et qui se fabrique – difficilement – sous les yeux du lecteur. Deux « ils » et un « je », trois présents de narration qui s'imbriquent les uns dans les autres, une même langue, qui va chercher ses racines dans la mémoire, les particularismes locaux, et un savoir encyclopédique.

Les brefs épisodes se dégustent comme un bel alcool parfumé. IL est d'ailleurs souvent question d'ivresse dans ce récit, et cela donne lieu à de beaux délires verbaux. Déroulés de longues phrases, coupures sèches, jeux typographiques, Jean-Pascal Dubost ne s'interdit rien, et surtout pas la jouissance des mots, du rythme, de l'humour.

Le tout forme un récit tonique et drôle. Il est rare de trouver dans la littérature romanesque une telle jubilation verbale. Les colères et impatiences de l'écrivain aux prises avec sa narration donnent lieu à des passages particulièrement savoureux. Défait, certes, mais jamais complètement vaincu, notre héros se relève au matin, avec parfois la gueule de bois, pour reprendre le stylo, le vélo, ou le chemin des souvenirs. Et si la narration lui résiste – Jean-Pascal Dubost est poète, cela n'est pas mentionné dans cette fiction, mais le lecteur ne peut s'empêcher d'avoir cela à l'esprit - il sait admirablement manier la langue, en jouer, et partager son plaisir avec le lecteur.
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