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Critique de bdelhausse


Etrange série que Les Nombrils.

Au premier degré, c'est le genre d'humour que je vomirai. Eloge de la superficialité, du bling-bling, du string qui dépasse...

Au second degré, c'est une critique acerbe de la société, de cette société qui fait prédominer le paraître sur l'être. Cette société qui porte aux nues Les Anges de la Téléréalité, qu'ils viennent de Marseille ou du Nord...

Cela dit, certains gags n'ont qu'un seul degré de lecture... le premier. Ce sont sans nul doute les moins drôles.

Ce tome pose les bases d'une histoire qui va aller crescendo dans les tomes suivants (car, malgré qu'il s'agit de gags en une page, les auteurs construisent un récit plus large, ce n'est pas juste une juxtaposition de gags plus ou moins drôles sans rapport les uns avec les autres). Vicky et Jenny sont deux pestes, deux pouffes. On pourrait dire "grosses pouffes", mais elles font tout ce qu'il faut pour rentrer dans une taille 34 (ce qui doit équivaloir à leur QI). Elles ont choisi Karine comme souffre-douleur dans leur quête d'un mec. Peu importe le mec, pourvu qu'il soit beau, qu'il ait une moto et qu'il lorgne sur une autre fille. Car c'est bien là le gros kiff de Jenny et Vicky: piquer un mec. Pour cela, elles sont prêtes à tricher, mentir, se parjurer, créer des faux. Que cela soit Dan le baba cool, ou John John le motard. Leur but est de nuire tout en se faisant du bien.

Et Karine plonge bille en tête... tellement persuadée que Vicky et Jenny sont ses vraies amies et intimement convaincue d'être une cruche. Alors elle pardonne tout à Jenny et Vicky et -même- les cautionne. Jusqu'à ce que la coupe soit pleine, ce qui n'arrive pas vite.

Ce qui me dérange quand même c'est la dictature du "trait minceur". A force de dénoncer l'éloge, la tyrannie, de la minceur, les auteurs ne font rien d'autre que magnifier cette minceur. On a une "grosse" qui ne fait que passer, et cela semble suffire. Pas de gros dans Les Nombrils. Pas de laids non plus, ou si peu. Par ailleurs, à ce stade, Jenny et Vicky dirigent le bal et mènent la danse. Elles sont gagnantes sur toute la ligne. Cette forme de complaisance m'a dérangé. OK, une BD n'a pas pour but de faire la morale et de délivrer un "message"... Je vous avais dit d'emblée que Les Nombrils est une étrange série. Finalement, elle agit comme un miroir, ou une auberge espagnole, on y mange ce qu'on y apporte.

Cela dit, comme d'habitude je m'incline devant des auteurs qui arrivent, sur base de gags d'une page (fonctionnant plus ou moins bien) à construire une histoire complète qui se tient (plus ou moins bien aussi). Pas évident.
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