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Critique de del287


Lecture réalisée dans le cadre d'une masse critique, merci aux éditions Karthala.


Etienne Dubois est journaliste. Il a récolte une quarantaine de témoignages auprès de migrants d'Afrique de l'Ouest (ceux que l'on appelle les migrants économiques). Ces témoignages parfois partiels ne couvrent pas forcément l'intégralité du parcours des migrants. Aussi l'auteur a choisi de diviser son ouvrage en 7 thématiques (ou chapitres).

Le premier chapitre, "le départ" évoque les raisons qui poussent les migrants à quitter leur pays d'origine (pas forcement pour l'Europe au départ). Fuir la pauvreté, le manque de perspective dû l'absence d'éducation est une raison importante mais la plupart des migrants évoque surtout la violence qui règne dans leur pays. Les femmes évoquent aussi les mariages forcés.

Les 4 chapitres suivants : "le sahel", "le désert", "l'oasis", le "Maghreb" évoquent la traversée de l'Afrique vers la Libye ou plus rarement le Maghreb.
A chaque étape les migrants rencontrent les mêmes difficultés: les barrages de police, les rackets, la violence, le travail forcé, les viols. La Libye est vu comme un pays ou l'on peut gagner sa vie. C'est lors de la traversée du désert que le sous titre du livre "l'odyssée des migrants" prend tout son sens: une traversée de plusieurs jours, plusieurs semaines ou l'on a froid, ou l'on a chaud, ou l'on risque de mourir.
On pourrait penser qu'en arrivant en Libye (chapitres 4 et 6) le plus dur est fait, mais de nombreux migrants évoquent la haine, le racisme des Libyens envers les Africains. Une nouvelle fois ceux-ci sont arrêtés, rackettés, parfois vendus, les femmes sont violées. A ce stade le choix des migrants se résume soit à rester en Libye en étant à la merci des Libyens, soit à retraverser le désert et risquer une nouvelle fois de mourir ou passer en Europe.

Le dernier chapitre "la mer" évoque malheureusement ce que nous voyons et entendons régulièrement aux infos: la traversée sur des canots pneumatiques surchargés, des migrants que les passeurs abandonnent en pleine mer…

C'est une lecture dont on ne sort pas indemne, qui éclaire sur ce que l'on pense savoir sur ces migrants dits économiques, qui fait réfléchir: sous prétexte qu'ils ne sont pas refugies politiques, qu'ils ne connaissent pas la guerre il ne faut pas les accueillir? Faut-il les renvoyer chez eux quand on sait ce qu'ils ont enduré?
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