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Citations sur L'âme du chien (5)

Quel goût a la fureur lorsque l'on se tient les yeux grands ouverts.
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Les messagers répandant la nouvelle à travers les terres. Le cavalier aux poings de colère recherche un champion. C'est un honneur immense, un rêve plus enivrant que tout délire. ceux qui pensent être à la hauteur doivent se rendre à Salabanka, la ville orientale à l'orée du désert. les candidats ne cessent d'affluer. tous tremblent à l'idée de devenir l'homme à la tête des armées, le guerrier renversant les murailles. Viennent des combattants des montagnes, à la peau pâle, armés de haches et de boucliers en bois. Viennent des nomades des terres desséchées, vêtus d'étoffes colorées, le visage dissimulé. Viennent des gardes des royaumes jadis invaincus, aux armures étincelantes dans le soleil.
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Les mots sont épuisés. Ils se tiennent silencieux dans l'étonnement de soi. L'horreur n'a pas disparu, elle me pousse du bout des doigts. Devant moi, une ouverture, et je suis ébloui. Une parole, un visage, un corps. Une présence et le monde se déchire.
Tu es là.
La vie vacille et ne doute pas. C'est ici qu'il faut se tenir.
Rien ne pouvait préparer à cette autre lumière, une joie plus violente que l'acier. Être dépassé. Te voir, au-delà de tout désir.
Ton regard se déploie dans le vent de l'abime. Rien ne pourra combler la fissure. Ta présence, et l'horizon se renverse.
Dans ton étreinte, la chaleur a éteint toute voix. Tu es là.
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Frapper la chair qui se débat, qui crie et s'étrangle. Les coups, os contre os. Détruire le visage. Briser le corps qui retient le sang. Les mots sont consumés par la fièvre.
Le chemin a une fin. Ici même. L'esprit a trop souffert, la vie est consommée. Le peuple du sang n'appelle plus. Alors incendier terre et ciel. Briser la mâchoire qui dit désirer ce qu'elle ne veut pas. Vieil homme à la vie qui s'aplatit, âme qui rétrécit. Ta confusion nous brûle. Disparais.
Klane revient à lui. Sous les poings, Stipane battu à mort, défiguré. Le soleil brille haut dans le ciel. La fièvre tombe, le chemin s'enfonce dessous la terre.
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On a marché jusqu'à la forêt sans savoir pourquoi. Notre pourquoi, enlacé dans le murmure du vent et des branches. Le sens nous glisse entre les doigts, et pour la première fois les mains tremblent de cette perte. Tout autour, il y a les arbres et leur paix qui descend dans le corps. Il y a la mousse et l'humidité invaincue, un petit monde s'est clos, le soleil et le vent ne le traversent plus.
On s'assoit sur les feuilles, on laisse la forêt croître en nous. Le chant des oiseaux résonne de notre abandon. On est confus. Le jour se retire de nos mains, doucement.
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