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Critique de oran


oran
14 septembre 2017
Pour mieux comprendre le personnage majeur de ce roman, et donc le roman par lui-même, il convient de l'appréhender par son patronyme « MILLE MILLES » ( Mille : Au Canada, ancienne unité de mesure des distances, équivalente au mile britannique soit environ 1609 m ), un itinéraire phénoménal de plus d' un million six cents mille kilomètres à parcourir, qui condamne le héros à une errance perpétuelle et par voie de conséquence, à une grande lassitude « j'ai tellement de milles dans les jambes" . Mais ce cheminement sans fin est, en fait, un parcours initiatique, une sorte de chemin de croix pour arriver à l'équilibre, à la stabilité voir à l'harmonie, à la paix, à l'âge adulte.
Ducharme métaphorise l'actualité politique et sociale du Québec de la décennie 60 : - La Révolution tranquille - le pays est alors fracturé entre tradition et modernité , innovation et atavisme, partagé entre deux cultures, quatre langues le français académique exacerbé , l'anglais, le franglais, et la québecité , entre pratique religieuse orthodoxe et rétrograde qui frise l'intégrisme et liberté de moeurs et de pensée…
Ce livre peut être lu en se plongeant et en analysant ce contexte historique , il peut être aussi étudié comme un rituel initiatique et traumatisant pour passer à l'âge adulte, d'autres pistes multiples existent, il peut être aussi, et c'est ce que j'ai fait, pris comme un amusement linguistique visant à rechercher les jeux de sonorités , à découvrir les mots- valises, les mots recyclés, les néologismes, les barbarismes, les gallicismes, en traquant les calembours, les contrepèteries , les métaphores, en collectant les références géographiques, historiques, mythologiques, celles concernant les Beaux-arts, … car l'oeuvre de Ducharme foisonne de créations verbales, qui éclatent comme un feu d'artifice lexicologique , et c'est ce qui fait son charme ! En prenant cette option, c'est aussi échapper à toute cette noirceur qui a du mal à se diluer dans le blanc de la neige québécoise.
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