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Critique de Yassleo


Pourquoi ce titre? Parce que tous les personnages fuient leur vie. Pardon, pas tous non. Les hommes seulement.
Et je me suis tellement identifiée à ces protagonistes masculins que j'ai moi-même été tentée par l'abandon de cette lecture dès les premiers chapitres, tant je m'y suis perdue. L'écriture paraissant confuse au premier abord, impossible de m'y retrouver dans les principaux personnages qui ne sont qu'au nombre de quatre pourtant.
Mais dieu soit loué, je ne suis pas un homme. Je fuis la fuite.
Et ai bravement résisté, fierté féminine oblige. Et je m'en félicite, je m'auto-ovationne, je m'applaudis des deux mains, je m'aime. Car Dudek est probablement un grand écrivain en devenir. Et il eût été  dommage de passer à côté de ce court roman plein de promesses.

L'humour et l'ironie omniprésents sont de véritables armes pour garder le lecteur jusqu'au bout (mais n'exagérons rien, le désopilant annoncé en couv' paraît plus qu'excessif tout de même).
Et on finit par s'attacher à cette famille Hintel où l'esprit de famille brille par son absence. Grand-père, père, oncle, tous renoncent à l'engagement et s'esquivent. Peur des obligations, mal-être, hantise d'une liberté perdue au sein du foyer plus anxiogène que rassurant, crainte de ne pas être à la hauteur. Il leur paraît dès lors plus facile de tourner le dos aux contraintes familiales que d'affronter les responsabilités.
Adultère, suicide, abandon du foyer, Dudek répertorie alors tous les moyens bons pour échapper à ce quotidien et cet avenir effrayant de routine et de concessions.
Souvent espiègle et moqueur, il n'en dépeint pas moins avec tendresse ces hommes en souffrance. Et l'espoir de sauver l'honneur masculin des Hintel renaît avec la nouvelle génération, Joseph, l'ado en pleine crise identitaire qui recherche des réponses à cette absence de figure masculine, notamment l'absence du père. Avec un final touchant.

Une plume originale, incisive, vive et tendre à la fois.
Les Fuyants, à ne pas fuir donc (trop facile, soupir...).

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