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Critique de dannso


J'étais un peu sceptique en ouvrant ce livre, sur un thème difficile: la vie des Gueules cassées de la guerre 14-18.
La majeure partie du roman se passe pendant la guerre, dans la chambre des officiers au sein de l'Hôpital du Val-de-Grâce à Paris, une chambre occupée uniquement par ces gueules cassées, victimes d'obus ou d'accidents, ayant perdu certaines parties du visage. Comment survivre quand on a plus de bouche, plus de nez, quand on n'entend plus ou qu'on ne peut plus ni sentir ni gouter les aliments, qu'on ne peut plus d'ailleurs mâcher.
Le récit est fait très sobrement, sans s'attarder sur les blessures, ni les souffrances. L'humour, cette politesse du désespoir, est présent:
" L'infirmière qui a éconduit Weil passe près de mon lit. Je l'arrête et lui montre mon ardoise. Elle patiente pendant que j'écris :
— Voulez-vous voir quelque chose que vous ne verrez chez aucun autre homme ?
Comme de l'autre main je tiens mon drap très serré à la taille, je vois la couleur pourpre lui monter au visage. Puis je la fixe droit dans les yeux.
Et je lui tire la langue par le nez. Même Penanster en sourit de son seul oeil valide. La petite infirmière détale. "

Et ce récit m'a émue. J'ai aimé le courage de ces hommes, leur volonté de résister à la douleur, au désespoir, au manque d'avenir. Ils vont dans cette chambre où ils vont séjourner plusieurs années, subissant opérations après opérations, créer des liens très forts, qui leur permettront de surmonter l'adversité. Et ils vivront, se marieront, auront des enfants et hélas pour eux dont l'idée que c'était la der des der les avaient aidés à ne pas renoncer, subiront la deuxième guerre mondiale.

Un très beau texte.
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