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Critique de Laureneb


J'adore Monte-Cristo, et plus encore ce tome où l'action se dénoue. Monte-Cristo est un personnage tellement plus intéressant que Dantès, trop naïf et insupportable de bonheur. Au contraire, il n'y a pas de "personnage plus significatif" que le comte avec son destin tragique.
Monte-Cristo, ou Monte-Christo ? Ce tome est celui où l'ancien prisonnier de son cachot, oublié des hommes et de la société, étant sorti de son tombeau et ayant ressuscité sous un autre nom, se substitue à la Providence - ou du moins à un agent de la Providence, souhaitant punir ses ennemis en se substituant à Dieu. Selon les principes orientaux, chacun doit succomber en fonction de sa faute, et de sa responsabilité dans l'emprisonnement d'Edmond.
Caderousse ayant agi par cupidité et ayant trahi la confiance du père de Dantès, est assassiné par celui qu'il croyait son ami alors qu'il allait voler. Fernand, qui était motivé par sa rivalité amoureuse, est abandonné par sa famille, ceux qu'il aimait le plus. Villefort, cet ambitieux, est foudroyé au milieu de son travail et de son honneur. Et Danglars, le plus coupable de tous peut-être puisqu'il a initié l'affaire, est sauvé, car le comte a lui-même besoin de rédemption.
Plus donc qu'un tome sur la vengeance, c'est un tome sur le pardon et l'oubli, sur le repentir. Monte-Cristo se croyait l'égal d'un dieu tout-puissant, il est abattu sur la terre par la parole d'une femme, la seule qui l'avait reconnu, Mercedes. de sur-homme, il redevient humain à la toute fin, ne souhaitant que vivre heureux sur son navire.
C'est aussi un tome des relations parents-enfant. le comte a une relation paternelle avec Maximilien, qu'il fait souffrir car il sait qu'il faut avoir souffert pour apprécier le bonheur. Fernand est en partie racheté par l'amour qu'il porte à son fils. Danglars, lui, montre son insensibilité en ne ressentant rien pour sa propre fille qui n'est qu'un pion dans ses affaires. Mais il faut alors parler de Mme de Villefort, seule personnage de Dumas qui atteint la monstruosité de Milady de Winter. Cette femme qui assassine de sang-froid au nom de l'amour maternel est une très belle réussite. Enfin, la relation paternelle impossible est celle du comte et d'Haydée, qu'il découvre aimer autrement que comme une fille, mais comme une femme. "J'aurais pu être heureux", dit-il croyant mourir en duel.
Ce tome, plus que le précédent, alterne entre les tons, les genres et les styles, entre scènes pathétiques voire mélodramatiques, des répliques ciselées de théâtre, roman d'aventures (fuite d'Eugénie, duel), roman historique (Janina), vaudeville (Danglars et sa femme), roman policier, fantastique... Ce roman prouve à ceux qui en douterait que Dumas sait écrire, que Dumas écrit avec style.
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