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Critique de 5Arabella


C'est le troisième volet de la trilogie des Mousquetaires, qui prend la suite des Trois mousquetaires et de Vingt ans après. le roman paraît d'abord en feuilleton dans le journal le siècle, entre 1847 et 1850, avec des interruptions, en particulier à cause de la révolution de 1848. Dumas avait prévu de lui donner une sorte de suite, évoquant la figure du fils de la Vallière, le comte de Vermandois, mais il y renoncera.

C'est le roman le plus long de Dumas, près de 2000 pages dans mon édition en quatre volumes. Il y a en réalité matière à plusieurs romans dans ce livre, et l'unité du récit s'en ressent. le roman commence en 1660, peu de temps avant la mort de Mazarin et le mariage de Louis XIV avec Marie-Thérèse d'Autriche, et prend fin, si on respecte la véridicité historique en 1673, pendant le siège de Maastricht. Mais l'essentiel des événements se passent entre 1660 et 1661, jusqu'à l'arrestation de Fouquet.

Le nombre d'événements, plus ou moins avérés sur le plan historique, est étourdissant. Nous suivons l'idylle de Louis XIV et de Marie Mancini (une nièce de Mazarin), l'accession au pouvoir de Charles II d'Angleterre, grâce comme il se doit à nos héros, enfin deux d'entre eux. La mort de Mazarin, la prise de pouvoir par Louis XIV, l'arrivée de Colbert, la mise à l'écart puis l'arrestation de Fouquet. Sans oublier les amours royales, un flirt avec sa belle-soeur, Henriette d'Angleterre, puis La Vallière, mais la future Madame de Montespan place déjà ses pions. Sans oublier l'homme au masque de fer, qui est peut-être l'épisode le plus célèbre du livre…. Tout cela fait tout de même un peu beaucoup, il y a pléthore de personnages, de rebondissements, d'actions diverses, successives ou simultanées. Nos quatre héros finissent souvent par ne plus apparaître qu'au second plan, entre intrigues de cour, jeux de pouvoirs, et amours royales.

Le livre dépeint l'arrivée au pouvoir de Louis XIV et sa manière d'asseoir son pouvoir absolu, faisant passer le monde dans une autre époque, avec des valeurs et des codes différents. Nos héros n'y ont d'une certaine manière plus leur place, sauf peut-être Aramis, et disparaissent, comme les dinosaures, qu'ils sont devenus dans un monde en évolution. le livre contient donc une dose de nostalgie, de regrets sur le temps qui passe, sur la disparition de ce que l'on aimait, et qui était forcément mieux que le nouveau qui le remplace. Dumas laisse présager également l'avenir, qui est la disparition de la monarchie. le pouvoir absolu, les dépenses sans frein, les décisions prises par un seul, devant finir par user la royauté, et les nobles guerriers qui auraient pu faire obstacle, sont transformés en courtisans serviles sans grande volonté.

C'est très différent comme tonalité, il n'y pas la joyeuse insouciance et l'esprit d'aventure des Trois mousquetaires, dont subsiste encore une part dans Vingt ans après. Et c'est à mon avis un peu trop long et chargé. L'auteur ne nous fait grâce de rien, nous croisons à peut près toutes les célébrités de l'époque, parfois d'une manière artificielle, comme Molière dans une boutique de tailleur, avant d'assister à une représentation des Fâcheux à Vaux. J'avoue une sorte d'indigestion à l'issue de cette lecture, qui m'a pris pas mal de temps, et qui m'a moins passionnée que les deux premiers opus de la trilogie.
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