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Critique de Taraxacum


Quasiment 4 mois pour lire Les Mohicans dans son intégralité, mais ça les valait! Des milliers de pages, des rebondissements à la pelle, des méchants très très méchants (Rappt! Y a t il un personnage plus horrible que le comte Rappt!), des jeunes premiers très purs, j'ai failli écrire très benêts, des intrigues qui se croisent et s'entrecroisent, et tout autour, le Paris de Charles X qui s'agite, des quartiers les plus huppés jusqu'aux tréfonds des catacombes. Car sous ce règne du dernier des rois de France, le royaume est loin d'être apaisé. Napoléon Ier est mort, mais ses fidèles s'agitent encore, et rêvent à l'Aiglon, là-bas, à Vienne, les Républicains complotent, et Louis-Philippe attend son heure, bien sûr que le trône de la branche aînée n'en demandera pas beaucoup pour lui arriver...
L'intrigue, comme souvent chez Dumas, se divise entre la petite et la grande histoire: les chapitres s'enchaînent où on voit successivement les complots des derniers fidèles de l'empereur déchu, et les drames personnels d'une galerie de jeunes galants et de leurs bien-aimées.
Car ceux-ci vont par duo, forcément, et avouons-le, certains de ses messieurs sont quelques peu rasoirs. Lors des premiers chapitres consacrés à Justin, j'ai failli quelques fois abandonner les Mohicans. La vertu sans élan peut se révéler bien barbante!
Salvator, car il faut bien parler de Salvator, Salvator a bien plus de mordant. Mais d'abord, qui est Salvator? Et bien c'est le mystérieux commissionnaire de la rue aux Fers, il sait tout, ou presque, voit tout ou plutôt est très doué pour tirer les vers du nez, va partout sous des identités plus ou moins réelles, et il a bien évidemment un passé mystérieux, tout autant que sa maîtresse, la ravissante Fragola, et même son chien, Roland/Brésil! Pas de destin classique et sans zone d'ombres dans le passé dans la maisonnée! Salvator va venir en aide à la nuée de jeunes amoureux, de son mieux. Il arrive parfois à temps, parfois trop tard, mais c'est qu'il a fort à faire, puisqu'il s'occupe plus ou moins en même temps de tenter de renverser la monarchie, et éclaircit des meurtres dans son temps libre.
Je dois dire que moins que les jeunes gens charmant et rasoirs, j'ai aimé certains seconds couteaux, la collection de filous sous les ordres de Monsieur Jackal, par exemple. Ah! Monsieur Jackal, il est bien fascinant celui-ci. Chef d'une certaine police, organisé, intelligent, un chouïa misogyne car on est chez Dumas, on l'aime malgré nous, car pour servir l'état, il est prêt à de bien vilaines choses, tout en ayant aucune espèce de bandeau sur les yeux vis à vis des hommes ou des moyens qu'il emploie.
Un autre personnage encore plus secondaire mais qui a su me marquer est Monsieur de Marande. Un personnage de banquier cocu, qui aurait cru! Mais quel personnage, sacrebleu, quel homme! Et quel duel!
Et par dessus ces méchants, ces gentils, ces duels et ces suicides, il y a le spectre de la révolte, des luttes de pouvoir auprès du roi, des émeutes, des disparitions mystérieuses, des captations d'héritage, un passage secret, une confession sur un lit de mort, plusieurs assassinats, on rencontre le pape, Chateaubriand, le roi, les ministres, le roi de Rome, et j'en passe!
Cela part dans tous les sens et cela peut se montrer jouissif, mais cela tire parfois à la ligne, surtout les dialogues, on voit bien que Dumas publiait cela en feuilleton, mais franchement, une fois tombé dans le récit, vous serez bien content d'avoir bravé cet Everest littéraire.


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