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Critique de nathanbabelio


"je trouvais qu'on avait raison de s'occuper de choses banales avec grand soin, comme la mort d'un pigeon ami"

Cette petite citation, mine de rien, dit beaucoup de la poésie banale et touchante de ce court roman pour ados.

Elle dit le quotidien de Fé, raconté entre ces lignes avec honnêteté, justesse, sans romantisme superflu. Un quotidien barbouillé par une famille fissurée, des amitiés plus ou moins solides, des doutes en tout genre, et un premier amour inattendu.

Elle dit la langue aussi banale qu'étrange, aussi drôle que touchante de l'autrice. L'histoire est racontée par Fé, jeune québécoise dont la voix habite vraiment le roman. Au départ un peu perturbante, cette langue authentiquement québécoise finit par chanter dans nos têtes et véhiculer les émotions du personnage comme si son coeur habitait nos poitrines.

Elle dit l'univers un peu loufoque de ses personnages et les familles atypiques dans lesquels ils sont nés... ou qu'ils se sont construites. Ces personnages sont capables de parler de la pluie et du beau temps dans un salon de coiffure, d'adopter un pigeon et de lui organiser une cérémonie funéraire au sommet d'une colline, de broder des coussins d'amour, d'envoyer des au revoir par carte postale, de laisser la forêt envahir leur bureau, d'organiser une exploration sur le toit du lycée, d'aller voir une drôle de voyante. Mais ils sont aussi capables de dire, d'aimer, de faire, d'avancer, de se mettre en colère, d'écrire...

Cette citation dit en fait l'ambiguïté qui enveloppe le roman. Celle de ces personnages tout à la fois insupportables et lumineux, des émotions intenses et délicieuses qui les traversent, de cette histoire qui a tout de bizarre et de banal.

C'est un roman ado accessible et doux, drôle et entraînant mais qui traduit pour autant bien la complexité de l'humain et de ce qu'il ressent. Ce n'est jamais noir ou blanc, toujours nuancé. Ce n'est jamais facile, parce que vivre avec les autres demande de les comprendre. Et tout ça est dit simplement, presque tendrement. Ce n'est pas un roman qui vous vous met une claque. Plutôt une histoire qui vous étreint en laissant une trace, un sourire, un brin de mélancolie.
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