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Critique de SophianeLaby


“Roseville-sur-Mer. C'est là que tout s'est joué et que tout se joue encore.” Sous le ciel barbouillé de Normandie, Pierre cherche la paix. À vingt-et-un ans, il croit la trouver dans les bras de Victoria. Mais un événement, grain de sable prévisible mais inadmissible, fait vaciller ce début de bonheur à deux, presque à trois : son père, sorti de prison, est réapparu dans son paysage. “Depuis hier, je sens grandir la vibration, longtemps enfouie : la sale envie de péter les plombs.”

Alors que la colère gonfle, le récit aligne les souvenirs. Ceux de Pierre, élevé et aimé par ses grands-parents depuis presque toujours. Des souvenirs insuffisants, des lacunes plus que des souvenirs. “Une mère morte, un père impossible, voilà la laideur du tableau.” Alors le roman explore d'autres temporalités, détricote d'autres mémoires. Celles des femmes surtout, sa grand-mère et sa mère. le grand-père, quant à lui, sombre dans l'oubli. Et le père, l'impossible père, n'a plus aucun droit ici.

C'est une histoire d'absence, mais aussi une histoire de transmission et de privation. Qu'est-ce qui se propage dans une famille ? Des mimiques, des comportements, des habitudes ? Qu'en est-il du sentiment de culpabilité ? du pardon ? de la violence ? Ce livre à l'écriture travaillée, au vocabulaire riche, à la construction délicate, jette au lecteur une réflexion sur la manière d'enfouir le chagrin. Ou de le désenfouir.
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