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Critique de cedratier


« le grand soir » : François Dupeyron (Pocket 270p)
Il m'a fallu du temps pour entrer dans l'écriture de Dupeyron, qui utilise une forme très orale, populaire, voire une langue parfois populeuse, et cela ne m'a pas aidé à prendre pieds dans ce roman. Mais petit à petit, l'histoire m'a happé, et je me suis laissé faire. D'abord, on suit le Courbet vieillissant, peintre de génie, qui, exilé en Suisse pour fuir la répression versaillaise de la Commune de Paris de 1870 à laquelle il a pris part, cherche chez une femme le souvenir d'un amour d'antan, l'amour de « Jo » qui lui a permis de peindre « L'Origine du monde ». Et l'on se dit que l'on va suivre le travail pictural, la source sensuelle de la création artistique. Puis le récit nous guide à l'intérieur de la révolte du peuple parisien, cet espoir du « Grand soir », vue par l'oeil, les sens et les tripes humanistes de Courbet, et le récit se déploie dans une émotion intense. Je crois sincèrement que si l'on ne se sent pas une solidarité viscérale avec cette révolte des opprimés vieille (si jeune) d'il y a 150 ans, on ne trouvera pas de réel plaisir à lire cette chronique biographique romancée, parce que cette soif de liberté et cet élan de justice sociale sont au coeur du roman. Mais si « La Commune » nous touche, si la haine revancharde des Versaillais (ceux d'hier et d'aujourd'hui) nous donne toujours envie de vomir, alors on vibre aux élans magnifiques d'un peuple d'opprimés, et aux espoirs autant qu'aux amours débridées de Courbet, à sa générosité, à ses peurs et ses petites lâchetés ou inconséquences, et finalement à son art.

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