S'adapter

Les pierres de la cour ont tout vu tout entendu… Elles sont les narratrices de cette histoire intime et douloureuse. Un troisième enfant vient de naître dans cette famille cévenole. Au bout de trois mois, les proches se rendent à l'évidence qu'il est « inadapté » … il ne voit pas, ne babille pas, manque de tonicité. Au fil de trois chapitres, les pierres vont rendre compte de l'existence de l'enfant à travers les yeux de certains membres de la famille. Ceux de l'aîné, grand garçon qui prenant conscience de la situation de dépendance de son petit frère, s'en occupe solitaire et silencieux, se retirant plus ou moins de son environnement. La cadette, elle, est en rébellion. Ce bébé lui vole tout… l'insouciance parentale, la connivence avec son grand frère. Je ferai une impasse sur la troisième partie qui donne à voir à tel point la naissance hors norme de cet enfant bouleverse la vie conjugale et domestique. Aucun personnage n'a de nom… Pour faire prendre conscience au lecteur que cela peut arriver à tout le monde ? La voix des parents ne constitue pas un chapitre… Peut-être parce que comme le dit l'auteure « Les parents moururent un peu ». Et ces pierres attachées à la cour, si lourdes et muettes, mais témoins du chagrin et de la lutte de tous les instants de la famille pour s'adapter… Seraient-elle le symbole du poids qui pèse et d'un équilibre rompu ?