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Critique de dancingbrave


Mauvaise rencontre d'un livre et de son lecteur...

Armand Dupuy nous parle de l'oeuvre de Scanreigh. La langue est riche, poétique, imagée mais elle sert un verbiage complexe.
Il nous parle du peintre en commentant Caravage et l'oeil prolongeant le doigt ou le doigt prolongeant l'oeil de son Saint-Thomas dans l'espoir, peut être, de donner une grandeur mystique à l'artiste.
Peu sensible à l'oeuvre de Scanreigh, J'ai le sentiment sans doute excessif d'un chevalier défendant un malheureux ; son langage est noble, brillant pour expliquer une oeuvre sombre qui me semble terne et sans finesse.
Toute cette complexité, ce discours qui s'écoute me donne cette impression désagréable qu'il trouble son eau claire pour la faire croire plus profonde.
Nous sommes typiquement dans cette attitude contemporaine qui veut que certains artistes cherchent, au-delà de faire original ou actuel, le récit édifiant et sociologiquement correct qui viendra donner du poids à leur production, nourrissant une tyrannie du texte indissociable de leur oeuvre.
Oui je m'oppose a ce genre de propos qui illustre le fait que nombre d'artistes contemporains ont besoin de se justifier ou dans ce cas de se faire justifier. Non une oeuvre ne bouleverse pas par son mode d'emploi, elle bouleverse par ce qu'elle produit dans nos tripes ; si rien ne trouble notre corps, notre esprit ou nos sens et que le mental doit être guidé pour éprouver, alors cette nécessaire notice n'est que nécrologique.
Mais je ne veux en aucun cas démonter le talent littéraire d'Armand Dupuy, qui est flagrant, ni douter de celui de Scanreigh que je ne comprends pas. Je doute seulement du bien fondé de ce genre de livret. Que l'émotion parle seule, comme une grande fille, sans qu'on éprouve le besoin de lui tenir la main.
L'auteur en a d'ailleurs bien conscience, qui nous rapporte la réflexion de Françoise Biver « qui lançait aux coupeurs de cheveux en quatre qu'ils sont » : « En quoi ça vous regarde sa machine ? »
Qu'Armand Dupuy utilise son talent en nobles causes et que Scanreigh ébranle l'amateur sauvagement, viscéralement mais, de grâce, cessez de forcer nos sentiments.
Bref ce n'est pas la forme de ces deux là qui me gène, c'est le fond.

De plus inséré au milieu se trouve un texte autobiographique beau et complexe qui fait de l'ouvrage un genre particulier : ni plus une simple notice assommante, ni pas encore un essai poétique et autobiographique et qui contribue à me jeter sans ce malaise déstabilisant.

Mes moqueuses capacités d'analyse n'auront vraiment trouvé qu'un ténu fil rouge dans tout ce labyrinthique fatras : le nez de l'auteur et le nez caractéristique des tableaux du peintre. Vraiment pas de quoi bâtir un texte.
Mais si quelqu'un veut me dire que je suis insensible voire inculte, je suis prêt à l'écouter mais certainement pas à l'entendre.
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