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Critique de Sylviemesjeudis


L'action se passe dans le nord de la France. Maria Vandamme a été embauchée au Vert Pinson, un cabaret situé dans un quartier pauvre de Lille tenu par Monsieur Léonard et Ursule, son adjointe, qui s'occupe de l'étage où des “filles” reçoivent des hommes, ce qu'ignore Maria. Cet établissement lui a été recommandé par une ancienne collègue de travail en usine lorsque Maria lui a avoué n'avoir plus d'argent. Maria est tombée dans un piège, le Vert Pinson pratique la prostitution.
Quand Monsieur Léonard quitte le cabaret, il enferme les serveuses, elles deviennent donc complètement prisonnières. Maria refuse d'être une fille de passe. Monsieur Léonard la frappe à coups de gifles et de canne (entre 50 et 150 coups par jour) jusqu'à ce qu'elle accepte. C'est sans compter sur sa forte personnalité habituée à la lutte. Elle n'est pas une femme à se laisser mener par le bout du nez. Elle ne voit pas d'autre issue pour s'échapper de la souricière que d'y mettre le feu. Ou la porte cédera ou elles mourront dans les flammes.
Maria Vandamme est née sous une mauvaise étoile en 1843, abandonnée au tour de l'hospice des enfants à Saint-Omer avec son nom autour du cou, un papier accroché sur une ficelle : Vandamme. On lui donne le prénom de Maria. Elle passe quatre ans à l'orphelinat qui s'en débarrasse bien vite dans une ferme à Méteren en Flandre pour avoir une bouche de moins à nourrir. Main-d'oeuvre à bon marché, elle deviendra un outil au service de l'agriculture. Les fermiers sont jeunes, exigeants, avides de progrès pour plus de rendement. En grandissant, sa sécurité de femme est menacée par les valets et le fermier lui-même. Elle s'enfuit pour se protéger.
La malchance la poursuit aussi en amour : elle s'éprend d'un contrebandier, puis d'un révolutionnaire !
Aloïs Quaghebeur est cocher et jardinier chez les Rousset. Un jour, il rencontre un autre cocher qui lui propose de s'associer pour faire un trafic de tabac. Celui qui le fournissait s'est fait prendre à la douane et il est en prison. Aloïs, avec ses origines belges pourrait le remplacer et gagner beaucoup d'argent pour faire des cadeaux à sa belle. le tabac belge est revendu jusqu'à trois fois son prix d'achat.
Maria retrouve celui qui l'a sauvée dans l'incendie du cabaret, Blaise Riboullet, maçon, originaire de la Creuse. Blaise est hostile à l'empereur. Il milite en politique contre les bas salaires des ouvriers, leur exploitation et celle des femmes et des enfants dans les mines. On le traite d'anarchiste. Il est sans cesse poursuivi par la police.
L'auteur nous offre une belle page sur une période de notre histoire entre 1843 sous la Monarchie et 1871, l'insurrection de la Commune de Paris. Il nous éclaire aussi sur le comportement des différentes classes sociales de cette époque.
Maria apprend à lire en cachette auprès d'Henri, le fils de ses patrons âgé de 10 ans. Elle en a honte vis à vis de sa patronne, comme si elle avait commis un crime. Pour Céleste Rousset, une servante ne doit pas savoir lire, une femme du peuple n'a pas besoin d'être cultivée. Chacun doit rester à sa place. Même le jeune frère de Céleste, Jérôme Dehaynin, médecin qui prétend être à la pointe des pratiques médicales modernes, qui dénonce le manque d'hygiène dans les foyers et les espaces publics, qui joue un rôle social, trouve inutile que Maria sache lire. Maria est renvoyée, elle a trompé leur confiance.
Il y a dans ce livre une magnifique description de la mine et du métier difficile de mineur.
De plus, j'ai beaucoup apprécié le portrait qui est fait d'Aloïs Quaghebeur lorsqu'il quitte Denain pour s'engager comme volontaire dans la guerre de 1870.
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