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Critique de Bleuopale


Dans un monde qui se relève à peine d'une guerre civile qui a divisé et affaibli la population, nous rencontrons Albert, petit bureaucrate d'un gouvernement passé de libérateur à oppressif. Lorsque les Dieux ont disparu, les humains se sont retrouvés perdus et Albert en est le parfait exemple. A la fin de la guerre, il a rejoint la nouvelle administration et depuis se noie dans le travail pour oublier que sa vie n'a plus de sens. A la disparition des Dieux, les humains sont devenus stériles, ont perdu leurs guides mais surtout leur raison de vivre. Alors cette nouvelle époque essaye de compenser ces pertes et de forcer les populations à aller de l'avant. Albert est en charge de l'évaluation des travaux nécessaires pour raser une ville abandonnée depuis la guerre afin d'y construire un centre de maternage présenté comme l'avenir de l'humanité. Mais à son arrivée à Vérance, Albert se rend compte que le village n'est pas complètement abandonné et c'est à partir de là que son monde va de nouveau basculer.

Maëlig Duval nous propose avec La légende des plumes mortes, un récit à la frontière entre la Science-Fiction et la Fantasy. Les premières pages m'ont fait pensé à une dystopie mais nous ne sommes pas sur Terre. de la fantasy alors ? Oui peut être ou alors de la SF... en tout cas nous découvrons une humanité qui vivait en symbiose avec ses "Dieux" et qui de manière brutale se retrouve seule et désoeuvrée. La plume de l'autrice est très douce et nous fait découvrir avec une certaine pudeur cette humanité amputée d'une part d'elle même et qui essaye malgré tout d'aller de l'avant. le personnage d'Albert tout en sensibilité et vulnérabilité, est très intéressant à suivre. Tout comme celui d'Irène qui de révolutionnaire convaincue est devenue une femme de fonctionnaire qui postule au centre de maternage. L'ironie d'une vie devenue vide.
J'apprécie de plus en plus le format court. Un auteur qui arrive à nous faire investir son univers efficacement en 200 pages environ, je trouve cela rafraichissant et idéal pour faire fonctionner mon imagination différemment d'un univers dense décliner sur plusieurs tomes de plus de 400 pages. Pour la légende des plumes mortes, Maëlig Duval a très bien réussi son immersion et avec un récit qui joue sur les ressemblances avec notre monde tout en distillant des différences plus ou moins profondes, on arrive à une lecture dépaysante et captivante. Pour moi le récit n'a qu'une seule faiblesse : la fin. Je m'attendais à un final avec plus de "Sense of Wonder" notamment sur cette relation homme / dieu et j'ai été surprise par une fin un peu trop brutale pour moi. Ce qui n'a cependant pas gâcher l'histoire dans son ensemble qui m'a fait passer un très bon moment de lecture. J'avoue que le coté complètement anti-héros d'Albert y est pour beaucoup.

Au final, un récit immersif entre Fantasy et SF qui m'a beaucoup plus. Une belle rencontre aussi avec la plume de Maëlig Duval que j'ai trouvé attirante et tout en finesse. La légende des plumes mortes est un récit court plein de charme qui sait plaire au lecteur par son coté étrange dans ses ressemblances avec un récit dystopique et par ces questionnement sur une humanité en quête de sens à son existence.

Je rajouterai que l'objet livre est très beau. Même si je suis une lectrice très attachée aux illustrations de couvertures, j'ai apprécié le travail d'édition réalisé ici avec un livre dont la couverture est en papier épais en relief et tout en simplicité.
Lien : http://chutmamanlit.blogspot..
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