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Critique de syssylle


Je ne lis pas souvent ce genre de fiction, et cette fois j'en eu envie.
Un petit moment d'adaptation, quelques pages, pour libérer mon esprit des codes romanesques que je connais bien, pour me dire que je ne suis pas dans une réalité maitrisée, pour accepter de me laisser portée par la plume, ou plutôt les plumes, douce(s) et légère(s) de Maëlig Duval.

La légende des plumes mortes est un très beau livre, c'est agréable de tenir entre ses mains un objet élégant et sobre, cela apporte à l'histoire encore un peu plus de délicatesse. Les petites plumes qui servent à ponctuer les paragraphes, la typographie choisie par les éditions Gephyre, jusqu'au marque-pages, tout est enchanteur!

Le récit n'est cependant pas si tendre et doux qu'il en a l'air.
Il s'agit même d'un conte assez rude, qui aborde des thèmes complexes comme la mort, la vieillesse, l'amour, la religion, la philosophie, les mythes...
La religion, ou plutôt la ou les différentes croyances sont au centre de cette histoire.

Maëlig Duval nous parle d'un temps (passé ou à venir?) où les hommes ont perdu leurs dieux. Ils sont donc obligés de vivre sans espoir, sans pouvoir se confier (car c'était la clé de cette religion, se confier aux dieux, et de ce fait, grandir en confiance..) vivre sous la dictature des Trois qui sont les dirigeants voulant faire oublier à la population les temps anciens et heureux.

Albert est fonctionnaire, et son boulot est de répertorier les endroits détruits par la guerre civile qui a suivi la disparition des dieux. Un jour, il découvre une femme et son fils qui ont survécu dans les décombres d'un village.
A partir de ce moment, sa vie va se remettre en marche, et sa quête va commencer...

Avant la Disparition, quand ils mourraient, les êtres humains laissaient échapper une plume qui s'envolait, était rattrapée par les dieux, alors que leur corps se consumait.
Quelle jolie allégorie, je ne sais si cette plume pesait 13 grammes (le poids de l'âme à ce qu'on dit) ,mais chacune était différente, plus ou moins douce, plus ou moins colorée, plus ou moins touffue, selon la nature de la personne expirant.

C'est un livre qui, à l'instar des contes philosophiques, peut remettre en question la place de l'homme, la nécessité d'une religion, ou tout au moins d'une croyance, selon le niveau de lecture que l'on adopte.
En tous les cas, j'ai passé un merveilleux moment avec ce magnifique roman, je remercie Babelio de me l'avoir offert, ainsi que les très belles éditions Gephyre, mais surtout, et avant tout, Maëlig Duval pour l'avoir écrit.
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