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Critique de candlemas


Il s'agit là d'un essai ancien, de 1964, signé Maurice Duverger, étudié au début de mes études supérieures. Maurice Duverger, décédé il y a quelques années, est un juriste spécialiste du droit constitutionnel, politologue reconnu, qui a longuement étudié l'organisation des pouvoirs dans nos démocraties, mais aussi dans l'ancien système soviétique à l'époque de la guerre froide.

Il en a dégagé la conceptualisation -reprise partout depuis-
du régime semi-présidentiel que nous connaissons en France, et de la "nouvelle" séparation des pouvoirs (par opposition à celle de Montesquieu et de la Constituante de 1789) issue du jeu des partis, qui se superpose et s'impose, gommant les cadres théoriques constitutionnels.

Dans son introduction à la politique, ce qui m'a intéressé est surtout sa première partie où, s'appuyant sur l'image filée du Janus, dieu à deux têtes, il tente une synthèse entre l'analyse marxiste, concevant le pouvoir comme une oppression, et la philosophie libérale américaine, qui y voit un moyen d'intégration. Sur cette base, il détaille ensuite les facteurs de lutte et les formes du combat politique, en occident comme à l'est (on est alors en pleine guerre froide).

Faisant un grand écart et un monstre bicéphale des réflexions de Machiavel, Tocqueville, mais aussi de Marx, il brosse le portrait d'un combat politique -au delà des différents systèmes institutionnels- comme tension entre ordre et mouvement, au service d'une fin unique qui est la perpétuation (ou la conquête) du pouvoir en place.

La seconde partie, m'a moins intéressé, car s'y développent des concepts désormais devenus classiques en science politique, et même dans la presse. Mais Maurice Duverger n'en est pas moins l'un des promoteurs de cette "science", puisant aux sources du droit, de la philosophie, de l'histoire et de la sociologie.

Son essai est en partie obsolète, notamment lorsqu'il prédit l'avènement (en 1964 ! ) d'une social démocratie "molle" à l'échelle mondiale, prédiction qui ne s'est avérée juste qu'à l'échelle européenne... mais il e st bien écrit et invite à la réflexion, proposant des concepts sans toutefois orienter le lecteur sur l'une ou l'autre thèse.
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