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Critique de soazickcl


Joli prénom Augustin, qui revient à la mode..cent ans plus tard !
Nombre de nos aïeux s'appelaient Augustin, comme celui là..Trébuchon, dont l'étymologie fait référence à une pratique des campagnes..la pose des pièges..c'est presque le rôle de cet homme, originaire des environs de Mende en Lozère, où il ne s'était rendu que pour la conscription..
Ah je ne vous l'ai pas dit, Augustin Trébuchon, dont ce livre nous conte l'histoire était né fin du XIX siècle et est décédé le … 11 Novembre 1918..
Il avait vécu quarante ans dans ses petites montagnes, berger, libre comme l'air.. enfin , Libre comme on pouvait l'être il y a un siècle : «  obéir, croire et combattre » » tenir bon, trimer jour et nuit pour nourrir la famille, ne jamais se plaindre, lui non plus, ne jamais s'amuser, bien peu rire »
Un vie dure, très rude, trop rude, sans aucune place au doute «  ça servirait à quoi de douter ? Ça rendrait fou ! ». D'ailleurs ça rend fou de se demander si tirer sur un ennemi qui ne vous voit pas.. est un fait d'armes !! Ça rend fou de réfléchir à la vie d'horreur.. dans les tranchées.
Comment résister ??compter les jours, les heures, savoir exactement quelle heure il est, quel jour nous sommes, quel mois, se souvenir de sa vie d'avant, et savourer chaque moment calme là, dans ces tranchées des Ardennes..Se faire des copains, même si, très vite, on les voit disparaître, la minute qui suit le dernier sourire, le dernier clin d'oeil, comme Pons.. avec qui il rêvait d'Argentine, lui qui n'avait pas voyagé plus loin que le chef lieu de canton !!
Toute cette armée, dirigée par des généraux qui se moquent bien d'eux, de leur vie, par des lieutenants hautains et arrogants, comme celui qu'il détestait et qui le lui rendait bien. ; qui ressemblait tant aux instituteurs qui leur faisait rendre gorge s'ils parlaient patois.. la bas chez lui,
ce lieutenant qui va l'envoyer à la mort, lui l'estafette, pour un dernier message invitant son pote à la soupe à 11h30.. Il en mourra Augustin, à 10.50, dix minutes avant la signature de l'armistice ; ce 11 novembre 1918, de la balle allemande bien sur, mais de la suffisance humaine, d'un galon ou deux !

Magnifique livre, touchant et percutant à la fois ! Une ode à la richesse de l'homme, aussi petit soit il, ou aussi petit qu'il soit considéré par les élites ! Un cri face à la bêtise et à la petitesse en fait, une plaidoirie contre la guerre bien sûr, mais également contre la haine inutile sauf à faire tuer d'autres hommes.
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