Jeux de lumière

Heureux qui comme Ulysse ou moi a fait un beau voyage initiatique au féminin sur les pas de Juliette. de la page une à la dernière, on ne sait si l'avenir sera radieux et le doute crée l'émotion en suivant cette funambule sur le sentier tortueux de sa vie. On s'interroge avec elle à chaque bifurcation et le chemin n'en manque pas pour cette enfant du spectacle. Une éclairagiste écartelée entre l'appel de la forêt de planches de l'art lyrique, la chasse au trésor d'une oeuvre mystérieuse et son compagnon. Lequel n'a d'autre passion... qu'elle. le cyclo (toile de fond) est à la hauteur de cette rencontre entre le cornélien et le shakespearien, car Juliette nous fait passer la porte du Théâtre de l'Archevêché à Aix. Pas pour s'installer banalement dans les travées, le livret du "Songe d'une nuit d'été" à la main... Carrément de l'autre côté du rideau de scène et de ses pendrillons. Sous les jupes de l'opéra, plus formidable usine à gaz de l'art vivant, dont la création se décide en comité réduit quatre ans avant qu'elle ne mobilise des bataillons d'artistes comme de techniciens et que sa réussite se joue à un zeste d'ombre ou de lumière près.