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Critique de madameduberry


J'adore Bob Dylan, bon nombre de ses chansons continuent à me scotcher comme la première fois que je les ai écoutées, je trouve que c'est une personnalité fascinante,j'ai le plus grand respect pour l'indépendance d'esprit dont il semble avoir fait preuve à l'époque où, déifié alors que sa vie s'ouvrait à peine, il a tourné le dos aux méga concerts, au succès mondial,( mais aussi à la drogue pour tenir le coup il faut voir sa maigreur et sa nervosité au cours du fameux tour européen, au cours duquel un spectateur anglais l'a traité de Judas), à la mort certaine qui l'a d'ailleurs frôlé,quitté les feux de la scène pour épouser une fille de l'ombre,et vivre avec elle à la campagne près de Woodstock et lui faire une demi douzaine d'enfants en essayant vainement de se débarrasser des dizaines d'intrus qui allaient jusqu'à grimper sur la toiture de sa maison…Pas toujours pour lui demander des autographes, mais plutôt des comptes sur sa "désertion"
Comme on le prenait pour une figure christique, en bonne logique il a été crucifié. Comment comprendre qu'il refuse une telle consécration? Lâcheur, va.
Etranges les photos de cette époque où il vécut quasiment reclus en père de famille, ce n'est plus le même homme, on ne retrouve pas non plus un peu de l'adolescent joufflu débarqué à New York sous la barbiche de patriarche yiddish coiffé d'un chapeau melon ou faisant de la balançoire avec deux ou trois de ses mioches.
A côté de lui, une femme magnifique, au port de reine, au regard lointain et au sourire de Joconde…
Puis la renaissance où on ne le reconnaît pas plus, les cheveux plus courts, la barbe plus longue, c'est Zelig, cet homme là, on ne sait jamais quelle forme il va prendre.
Des dizaines de disques et de CD plus tard, on le retrouve à la radio, et puis sur les routes encore et toujours, avec maintenant une drôle de voix grave d'ancien trachéotomisé. Les musiciens ont l'âge de ses petits enfants, ils nous font un récital de toute la musique américaine depuis 60 ans, et de temps en temps on aperçoit sa silhouette près d'un clavier, c'est celui qui a le plus grand chapeau, en général. On connait une quinzaine de chansons sur le set , mais on ne les reconnaît pas toutes. Et on voit des septuagénaires dans la salle…

Donc ce livre, ah oui. Je l'ai trouvé illisible, mais je l'ai lu de bout en bout. Je l'ai trouvé confus, fouillis, mais d'une richesse extraordinaire. Mais il ne m'a rien appris sur Dylan, bien qu'aucun fait, auciune anecdote ici contés ne me soit antérieurement connus.Cela ne concerne que lui, cela pourrait s'appeler petite histoire de ma grande histoire. Il se souvient du nom de tous les producteurs, ingénieurs du son, barmen, amis d'amis d'écrivains maudits, chanteurs dont l'Amérique ne se souvient plus, et il chronique, chronique, en effet. Avec une sorte de distanciation et en même temps beaucoup de présence, comme s'il parlait au micro dans une émission de nuit pour une radio de campus...
Sacré Zim, comme disent les chroniqueurs rock.
Ses chansons sont un mystère, cet homme est un mystère, ce livre est un mystère: il est écrit comme Dylan parle, mais j'ai toujours aimé entendre sa voix, il est incompréhensible comme beaucoup de ses textes, mais j'ai ses oeuvres complètes quelque part. Allez comprendre. Je l'aime, c'est tout.
Et je lirai le volume deux.
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