Claude Bernard, personnage éminent dans son domaine, contribua à rendre la médecine plus scientifique et plus objective. Beaucoup de ses découvertes reposaient sur la vivisection. Après leur divorce, son épouse se mit à militer contre cette pratique. Cependant, à sa mort, Bernard fut le premier scientifique en France à faire l'objet de funérailles nationales. (96)
À la différence de la plupart des atlas anatomiques de l'époque, qui insistaient sur les différences entre les races pour démontrer une illusoire supériorité des Blancs, celui de [John] Maclise inclut des corps noirs sans autre but que de détailler l'anatomie ordinaire. Les planches représentant des hommes noirs furent supprimées des éditions nord-américaines, où l'esclavage était légal et où l'idée de l'égalité entre Noirs et Blancs restait problématique. (199)
L'oreille était souvent considérée comme le siège de la mémoire, de l'attention et de la curiosité. (158)
Il fallut attendre les années 1850 pour qu'un médecin hongrois, Ignac Semmelweis, établisse une corrélation entre le lavage des mains et le taux de mortalité des femmes qui accouchaient. Parce qu'il n'avait pas de théorie scientifique pour l'expliquer, en dehors d'un vague concept de "particules cadavériques", on ne le prit pas au sérieux. (123)
Nous avons tous un corps, et l'habiter est une expérience profondément ambivalente. Il est à la fois moi, et autre que moi, intime et familier, et pourtant d'un mystère insondable. Source d'angoisse, il suscite aussi le désir, la peur et une fascination intense. (7)
Pour nous, le cœur est le siège symbolique de l'amour et de l'émotion, mais dans beaucoup de civilisations antiques, dont celles de l'Égypte, de la Grèce ou de Rome, il était celui de la conscience, de la volonté et de la moralité. La localisation de la conscience dans le cerveau ne remonte qu'au XVIIe siècle. (73)
À la Renaissance, l'anatomie devint une science populaire, et la dissection se répandit à la fois chez les artistes et les anatomistes. Elle se pratiquait en général sur les cadavres de condamnés à mort. Elle ne passait pas seulement pour une indignité ou un châtiment final, mais aussi pour une manière de transformer des crimes en connaissances, pour le bien commun. (47)