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Critique de akahama


Ces Chroniques de la discrimination ordinaire portent bien leur nom. Les situations qui y sont évoquées font en permanence écho à l'expérience personnelle du lecteur et de ses proches.
Structuré en quatre temps (outre une introduction, une conclusion et un post-scriptum), le livre prend le parti de prouver au lecteur que les discriminations sont quotidiennes et qu'on ne les trouve pas uniquement là où on les attend. Ainsi, on ne les rencontre pas seulement sur les terrains de l'ethnie et de la religion, mais aussi sur ceux du genre et de l'âge, par exemple. Les auteurs le démontrent en offrant au regard du lecteur six biographies stéréotypiques, pour leur pouvoir de représentation, de citoyens imaginaires dont les parcours nous sont plus ou moins familiers. Ces biographies sont suivies d'une analyse de la discrimination dans différents domaines de la vie courante (emploi, études, etc.) étayées par des études statistiques quand les chiffres existent.
Rien de neuf sous le soleil, me direz-vous. C'est justement en cela que l'ouvrage est réussi. Il attire notre attention sur la banalisation des comportements discriminants, qui deviennent d'autant plus intolérables qu'ils sont à la fois quotidiens et impunis.
Loin de rester sur ce constat révoltant, les auteurs adressent aux dirigeants politiques et économiques, ainsi qu'aux citoyens, des propositions, dont la faisabilité reste à vérifier, mais qui constitueraient un pas en avant vers la reconnaissance de et la lutte contre ces discriminations.
Attention, il faut observer que le livre n'est pas neutre politiquement, et pour ma part, je suis gênée que la corrélation entre capitalisme débridé et discriminations mentionnée en introduction ne soit jamais explicitement démontrée. Ce n'est toutefois qu'un détail, qui ne nuit nullement à la portée de ce livre choc.
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